ONU : La guerre en Ukraine aggrave la « triple crise » en Afrique
La guerre en Ukraine aggrave une « triple crise alimentaire, énergétique et financière » à travers l'Afrique, selon le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres.
S'exprimant à Dakar, la capitale du Sénégal, en Afrique de l'Ouest, lors de sa première visite sur le continent depuis le début de la pandémie de Covid-19, M. Guterres a déclaré que « quand on évoque la situation socio-économique, il est impossible de ne pas aborder la guerre en Ukraine et son impact sur l'Afrique ».
Le chef de l'ONU a fait ces remarques après avoir rencontré le Président du pays, Macky Sall, qui a déclaré que la guerre en Ukraine était « une tragédie humaine » qui peut avoir « un impact dramatique sur les économies, en particulier celles des pays en développement ».
Le conflit en Ukraine fait grimper les prix mondiaux des denrées alimentaires et du carburant. Des hauts responsables de l'ONU craignent que la hausse des coûts ne pousse davantage de personnes au bord de la famine et ne conduise à une instabilité politique et à des troubles sociaux dans certaines régions d'Afrique, où les prix des denrées alimentaires ont augmenté d'un tiers depuis l'année dernière.
Avant le début de la guerre en février de cette année, la combinaison du changement climatique, des conflits et de la pandémie de Covid-19 avait déjà un impact sur la situation socio-économique en Afrique, en particulier dans la région du Sahel qui comprend le Sénégal.
L'augmentation des investissements fait partie d'une stratégie mondiale visant à soutenir les pays en développement confrontés à ce que l'ONU a appelé des « crises en cascade ». En mars 2022, le chef de l'ONU a créé le Groupe de réponse aux crises mondiales sur l'alimentation, l'énergie et la finance (GCRG) mis en place en réponse à la crise provoquée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Selon lui, l'invasion a produit des effets alarmants sur une économie mondiale déjà meurtrie par la Covid-19 et le changement climatique.
Le GCRG appelle les pays à trouver des moyens créatifs pour financer l'augmentation des besoins humanitaires et de développement dans le monde et à donner généreusement et immédiatement les fonds qu'ils ont déjà promis.
L'ONU estime qu'un quart de milliard de personnes pourraient être plongées dans l'extrême pauvreté cette année, à cause des conséquences du conflit en Ukraine. Les institutions financières internationales ont un rôle clé à jouer et « doivent de toute urgence fournir un allégement de la dette en augmentant les liquidités et l'espace budgétaire », a déclaré le chef de l'ONU, « afin que les gouvernements puissent éviter le défaut de paiement et investir dans les filets de sécurité sociale et le développement durable pour leur peuple ».
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