La Russie impose des restrictions strictes aux médias indépendants en Crimée occupée
Selon le nouveau rapport de l’Amnesty International, plusieurs journalistes ont été enlevés par des paramilitaires pro-russes dès les premiers jours de l’occupation, dans le cadre d’une campagne de violence prenant pour cible les militant·e·s pro-ukrainiens. Dès mars 2014, les chaînes de télévision et stations de radio en langue ukrainienne ont été supprimées des ondes et remplacées par des médias russes. Après l’annexion, la Russie a demandé à tous les médias de Crimée de se réenregistrer conformément à la législation russe dans un délai de dix mois, et les a mis en garde contre les « actes de provocation ».
Les médias en langue tatare de Crimée ont été pris pour cible, la chaîne de télévision populaire ATR et d’autres ayant vu leurs demandes d’enregistrement rejetées. Le 26 janvier 2015, des dizaines d’hommes masqués ont attaqué les bureaux d’ATR et emporté les serveurs informatiques. Les rédacteurs en chef ont déclaré à Amnesty International qu’ils avaient reçu par téléphone des avertissements non officiels de la part de personnes influentes, en réaction à certains reportages sur des événements concernant la communauté tatare de Crimée. ATR a finalement été contrainte de s’établir en Ukraine continentale et a perdu sa capacité à diffuser en Crimée.
L’accès aux médias en ligne qui ont été exilés de Crimée a été arbitrairement bloqué en Crimée, sans aucune autorisation judiciaire.
La Russie doit immédiatement mettre fin à toutes les violations du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits humains en Crimée et dans les autres territoires ukrainiens qu’elle occupe, déclarent les experts d’Amnesty International. Tous les responsables présumés de crimes relevant du droit international doivent être traduits en justice dans le cadre de procès équitables, tandis que les victimes de ces crimes doivent pouvoir exercer pleinement leurs droits à la vérité, à la justice et à des réparations.