L'AIEA alerte sur le risque d'un grave accident nucléaire sur la centrale de Zaporijjia
Dimanche 7 avril, la Mission internationale de soutien et d'assistance à cette centrale nucléaire (ISAMZ) a confirmé les premières attaques depuis novembre 2022 la visant directement, ressort-il du communiqué publié sur le site de l’ONU.
« L’équipe ISAMZ a pu inspecter l’emplacement d’une frappe directe au sommet du dôme de confinement du bâtiment du réacteur de la tranche 6. Bien que les dommages causés à la structure soient superficiels, l’attaque crée un précédent très dangereux en termes de ciblage réussi du confinement du réacteur », a expliqué le chef de l’AIEA aux membres du Conseil.
Les deux autres attaques ont eu lieu à proximité immédiate des principaux bâtiments du réacteur et ont fait au moins une victime. Les experts de l’agence présents sur le site ont été informés par le personnel de la centrale d’une frappe de drone contre l’installation de production d’oxygène et d’azote du site, de deux attaques contre le centre de formation situé juste à l'extérieur du périmètre du site, et des informations faisant état d'un drone abattu au-dessus de la salle des machines de l'unité 6.
« Ces attaques irresponsables doivent cesser immédiatement. Même si, heureusement, elles n’ont pas entraîné d’incident radiologique cette fois-ci, elles augmentent considérablement le risque dans la centrale nucléaire de Zaporijjia, où la sûreté nucléaire est déjà compromise », a dit M. Grossi.
Dans d’autres domaines de dégradation de la sûreté nucléaire, la centrale ne dépend actuellement que de deux lignes d’alimentation externe. Au cours de l'année écoulée, il y a eu au moins quatre occasions où la centrale ne disposait que d'une seule ligne d'alimentation électrique externe, la précarité ayant duré près de quatre mois.
Selon le chef de l’AIEA, deux années de guerre pèsent lourdement sur la sécurité nucléaire de la centrale nucléaire de Zaporijjia.
« Même si les six réacteurs de la centrale sont désormais à l’arrêt, la dernière unité ayant été placée dans cette situation il y a deux jours à la suite à la recommandation de l’AIEA, les risques potentiels d’un accident nucléaire majeur restent bien réels », a-t-il dit, précisant que son agence continuerait de suivre de près l’état opérationnel de la centrale et de proposer des alternatives techniquement viables dans un contexte d’évolution et de défis rapides.
« Nous nous rapprochons dangereusement d’un accident nucléaire. Nous ne devons pas permettre à la complaisance de laisser un jeu de dés décider de ce qui se passera demain. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir aujourd'hui pour minimiser les risques d'accident », a-t-il ajouté, réclamant le soutien sans faille du Conseil de sécurité en la matière.