Situation au Venezuela : plusieurs pays dont l’Ukraine font une déclaration conjointe, voici ce qu’elle stipule
La signature du document a eu lieu en marge de l'investiture du Président de la République dominicaine, Luis Abinader, à laquelle l'Ukraine était représentée par la première vice-Première ministre et ministre de l'Économie ukrainienne, Yulia Svyridenko.
« Nous condamnons profondément la répression des manifestants et la violence qui a coûté la vie à de nombreux Vénézuéliens dans le contexte post-électoral. Nous appelons le Venezuela à mettre immédiatement fin à la violence et à libérer tous les détenus, y compris les personnalités de l'opposition. En outre, nous demandons le retour immédiat du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme au Venezuela et appelons le Venezuela à fournir les conditions nécessaires pour qu'il puisse remplir pleinement son mandat », ressort-il de la déclaration.
Les pays signataires appellent en particulier tous les acteurs politiques du Venezuela à faire preuve de retenue dans leurs actions publiques. Ils ont également demandé la libération des participants arbitrairement détenus aux manifestations pacifiques au Venezuela.
Dans cette déclaration, les différents pays appellent « les autorités vénézuéliennes à publier rapidement tous les procès-verbaux afin de garantir la transparence et l’intégrité du processus électoral », martelant que cette « vérification est essentielle pour reconnaître la volonté du peuple vénézuélien », et soulignant que « l’opposition indique avoir collecté et publié plus de 80 % des procès-verbaux produits dans chaque bureau de vote ».
Parmi les pays signataires de la déclaration : République argentine, Canada, République du Chili, République tchèque, République du Costa Rica, République de l'Équateur, Royaume d'Espagne, États-Unis d'Amérique, République du Guatemala, République coopérative du Guyane, République d'Italie, Royaume des Pays-Bas, République de Panama, République du Paraguay, République du Pérou, République portugaise, République dominicaine, République du Suriname, République orientale de l'Uruguay, Union européenne.
Yulia Svyridenko a souligné que le respect de la dignité humaine était le principe fondamental sur lequel reposait la coexistence pacifique dans la société.
« Nous appelons au respect des principes démocratiques, ainsi que des droits de l'homme et des libertés fondamentales de tous les Vénézuéliens, y compris la liberté de réunion pacifique et la liberté d'expression. La protection des principes démocratiques au Venezuela est importante pour nous, de la même manière que les pays d'Amérique latine ne sont pas indifférents au sort de l'Ukraine et aux valeurs que nous protégeons de l'agression russe », a-t-elle déclaré.
Il est à noter qu'il s'agit de la première visite d'une délégation ukrainienne en République dominicaine au cours des 22 dernières années. À Santo Domingo de Guzmán, Yulia Svyridenko a rencontré la vice-présidente de la République dominicaine, Raquel Peña, et s'est assurée que la République dominicaine avait le potentiel de devenir un centre logistique pour les exportations ukrainiennes vers la région et qu'elle souhaitait augmenter les importations en provenance d'Ukraine. Les parties ont convenu d'établir une coopération au niveau des chambres de commerce et d'industrie pour la poursuite de la tenue de forums d'affaires et le renforcement du commerce bilatéral.
En outre, la ministre ukrainienne a rencontré le Président du Guatemala Bernardo Arevalo et le Président de la République du Suriname Chan Santohi, le Premier ministre du Belize Johnny Briseño et le Ministre des Affaires étrangères de la République du Costa Rica Arnoldo Andre Tinoco. Les parties ont convenu de travailler pour organiser le sommet Ukraine-Amérique latine.
Depuis la présidentielle et l’annonce de la victoire du président sortant Nicolas Maduro, le Venezuela fait face à une période d’agitation, marquée par des manifestations dans le pays. Au moins 20 personnes ont été tuées lors de manifestations organisées après le scrutin, selon des organisations de défense des droits de l’homme, dont Human Rights Watch. Quelque 1 200 personnes ont été arrêtées en lien avec les manifestations, selon le gouvernement vénézuélien. De son côté, Nicolas Maduro avait déclaré que quelque 2 000 personnes avaient été arrêtées en lien avec des « crimes » commis durant les manifestations.