Ukraine : Antonio Guterres s'alarme du risque d'une «guerre plus large»
Lors de son discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies, le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé sa préoccupation face à un risque d’une «guerre plus large» que celle qui ravage déjà l’Ukraine.
«Nous avons commencé l'année 2023 avec dans notre ligne de mire une convergence de défis jamais vue de notre vivant. Nous devons nous réveiller et nous mettre au travail», a-t-il insisté, dressant une liste des questions urgentes pour 2023, notamment la guerre en Ukraine, la crise climatique et l'extrême pauvreté dans certains pays du Sud.
Le groupe de scientifiques gérant l'horloge de l'apocalypse a d'ailleurs estimé récemment que l'humanité n'avait jamais été aussi proche de la fin du monde, désormais à 90 secondes avant minuit, a-t-il rappelé, y voyant un signal d'alarme.
Antonio Guterres a déploré la poursuite de la guerre d’agression russe en Ukraine et a évoqué un risque d’une éventuelle escalade.
«Les perspectives de paix ne cessent de se réduire. Les risques d'une escalade et d'un carnage supplémentaires ne cessent d'augmenter. Je crains que le monde ne soit pas en train d'avancer en dormant comme un somnambule vers une guerre plus large mais je crains qu'il le fasse en fait les yeux grands ouverts. Si tous les pays remplissaient leurs obligations en vertu de la Charte (des Nations unies, ndlr), le droit à la paix serait garanti», a-t-il déclaré, plaçant le respect des droits humains au cœur de ces valeurs.
De manière plus large, Antonio Guterres a dénoncé l'absence de «vision stratégique», et le «penchant» des décideurs politiques et économiques pour le court terme.
Soulignant au contraire la nécessité de penser aux générations futures, il a répété son appel à une «transformation radicale» de l'architecture financière mondiale. «Il y a quelque chose de fondamentalement mauvais dans notre système économique et financier», a-t-il insisté, pointant sa responsabilité dans la hausse de la pauvreté et de la faim, des écarts entre riches et pauvres, ou du poids de la dette des pays en développement.