La guerre en Ukraine met en jeu l’ordre international

Durant une session du Conseil de sécurité consacrée à la guerre en Ukraine, ce vendredi 17 février, Miroslav Jenca, Sous-Secrétaire général pour l'Europe, l'Asie centrale et les Amériques au Département des affaires politiques des Nations Unies a déploré « les immenses souffrances et destructions survenue au cours de l’année écoulée ».

Miroslav Jenca a rappelé que le conflit armé en Ukraine dure depuis 2014 ; et qu’il y a un an, jour pour jour, à la veille de l’invasion russe, Rosemary DiCarlo, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, mettait en garde le Conseil de sécurité contre les tensions croissantes autour de l’Ukraine et appelait  toutes les parties concernées à tirer pleinement parti des cadres existants pour empêcher une escalade.

Miroslav Jenca a souligné la situation particulière de l’ONU face à ce conflit depuis l’invasion de la Crimée et du Donbass par la Russie en 2014. « L’Organisation des Nations Unies n’a fait officiellement partie d’aucun mécanisme lié au processus de paix en Ukraine, tel que le Format Normandie (incluant les belligérants du Donbass ainsi que l’Allemagne, la France et la Russie), ni aux négociations de Minsk ou aux efforts du groupe de contact trilatéral de l’OSCE», a-t-il constaté.

Il a toutefois souligné que l’ONU, bien qu’elle n’ait joué aucun rôle formel dans le cadre de Minsk, a « toujours et pleinement soutenu ces dernières années la mise en œuvre des accords de Minsk et des mesures connexes ».

De même, il a rappelé que l’ONU a exprimé à maintes reprises son plein appui politique à toutes les parties concernées par le Format Normandie et d’autres efforts diplomatiques. Conformément au Chapitre VIII de la Charte, l’ONU a offert son soutien, sur demande, au Groupe de contact trilatéral dirigé par l’OSCE.

Le Sous-secrétaire général a rappelé que « bien avant que la situation en Ukraine ne dégénère en tragédie actuelle, les Nations Unies ont souligné l’importance de la volonté politique de toutes les parties et, dans le même temps, ont mis en garde tous les acteurs concernés contre les dangers de la complaisance concernant la mise en œuvre des accords de Minsk et les risques de maintenir ce conflit sans solution ».

Aux yeux de Miroslav Jenca, « ce que nous avons appris de l’expérience du processus de Minsk, c’est qu’il ne suffit pas seulement de signer un accord. Nous avons besoin d’une paix durable et réalisable qui s’attaque aux causes profondes du conflit et qui soit conforme à la Charte des Nations Unies et au droit international ». Un point particulièrement important, selon lui, vu la complexité du contexte actuel en Ukraine, mais aussi de ses implications pour l’avenir de l’architecture de sécurité européenne et, de fait, pour l’ordre international lui-même.

« Pour parvenir à une paix durable, il faut un processus inclusif, transparent et significatif, soutenu par un cadre viable qui fait actuellement défaut », a-t-il conclu, en rappelant, que « l’ONU est prête à soutenir tous les efforts significatifs visant à ramener la paix en Ukraine ».

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