RSF demande une enquête approfondie sur la mort d’Arman Soldin, journaliste français
Le coordinateur vidéo de l’Agence France-Presse (AFP) en Ukraine, Arman Soldin, a été tué mardi, 9 mai, lors d’un bombardement russe sur la ville de Tchassiv Yar, dans la région de Donetsk. C’est le troisième journaliste français tué depuis l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février 2022.
Reporters sans frontières (RSF) rend hommage au courage dont il a fait preuve lors de la guerre lancée par le Kremlin en Ukraine pour remplir sa mission d’information, et appelle les autorités ukrainiennes et françaises à une enquête minutieuse sur son cas.
« RSF rend hommage au courage d’Arman Soldin qui a perdu la vie pour informer le monde. Depuis le début de cette guerre, au moins dix professionnels de l’information ont été tués, un décompte macabre pour leurs proches et plus globalement pour la liberté de la presse. À chaque fois que RSF a été en mesure d’établir l’origine des tirs, ceux-ci provenaient des forces russes. RSF demande aux autorités ukrainiennes et françaises une enquête transparente et approfondie sur les circonstances de la mort du journaliste de l’AFP, afin de juger les responsables », a déclaré Jeanne Cavelier, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF.
Très engagé dans sa mission d’information, le journaliste de 32 ans avait l’habitude de couvrir les destructions et le quotidien sur le front depuis son arrivée en Ukraine, peu après l’éclatement du conflit. D’origine bosniaque, le destin des Ukrainiens qu’il interviewait résonnait avec son histoire personnelle. Il faisait preuve d’une curiosité et d’une sensibilité particulière, jusqu’à s’intéresser par exemple au sauvetage d’un hérisson blessé à Tchassiv Yar.
Huit journalistes sont morts sur le terrain dans les six premiers mois de la guerre, dont deux journalistes reporters d’image de nationalité française, Frédéric Leclerc-Imhoff, de BFM TV, et Pierre Zakrzewski, de Fox News. Avec la reprise en intensité des combats récemment, Arman Soldin est le deuxième à trouver la mort en deux semaines : le journaliste et fixeur ukrainien Bohdan Bitik a été tué le 26 avril par un tir de sniper russe.
Quelque 15 000 journalistes ukrainiens et étrangers étaient accrédités pour couvrir la guerre en Ukraine, avant la nouvelle procédure mise en place le 1er mai 2023 qui limite désormais l’accréditation à six mois.