Guerre en Ukraine : 6,3 millions d’Ukrainiens sont réfugiés à l’étranger et environ 5,1 millions sont déplacés dans leur pays
Depuis le début de l’invasion russe à grande échelle, plus 6,3 millions d’Ukrainiens sont réfugiés à l’étranger et qu’environ 5,1 millions sont déplacés dans leur pays, alors qu’environ 4,76 millions initialement déplacés seraient retournés dans leurs communautés, parmi lesquels 1,1 million de réfugiés, a indiqué la cheffe des affaires politiques de l’ONU, Rosemary DiCarlo, lors d’un exposé devant les quinze membres du Conseil.
Elle a souligné que l’Ukraine était devenue l’un des pays les plus minés au monde et que l’ONU aidait à enlever plus d’un demi-million de mines terrestres et de munitions non explosées.
Selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH), 9 287 civils ont été tués et 16 384 blessés, principalement par les forces armées russes, a-t-elle rappelé, tandis que 537 enfants ont été tués et 1 117 blessés. Le nombre réel de victimes est probablement considérablement plus élevé, a-t-elle ajouté. L’Ukraine est le pays qui compte le plus grand nombre d’enfants tués et mutilés en 2022. C’est aussi le pays qui a connu le plus d’attaques contre les écoles et les hôpitaux.
Aucune parcelle de l’Ukraine n’est à l’abri, a constaté Mme DiCarlo, qui a cité, parmi les actions meurtrières pour les civils, les tirs de missiles sur Kramatorsk le 27 juin, les bombardements qui ont frappé Kyïv, Odessa et Lviv le 6 juillet ou des tirs d’artillerie le 8 juillet à Lyman. La Secrétaire générale adjointe a rappelé que les civils vivant dans les zones sous contrôle russe sont également confrontés à un danger mortel. Le 9 juillet, quatre civils ont été tués et de nombreux autres blessés alors qu’ils recevaient une aide humanitaire dans la ville d’Orikhiv. Les attaques contre les civils et les infrastructures civiles ne peuvent être justifiées et son strictement interdites par le droit international et doivent cesser immédiatement, a rappelé Mme DiCarlo.
Réitérant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie est une violation flagrante de la Charte des Nations Unies et du droit international, la Secrétaire générale adjointe a rappelé que l’ONU reste pleinement attachée à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.
Mme DiCarlo a demandé aux parties d’éviter toute action susceptible d’aggraver davantage les tensions, rappelant qu’est totalement inacceptable toute menace d’utiliser des armes nucléaires ou d’attenter à la sûreté et la sécurité des centrales nucléaires et d’autres infrastructures essentielles. Elle a annoncé que des experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont entendu, ces derniers temps, une série d’explosions qui auraient eu lieu à une certaine distance de la centrale nucléaire de Zaporijia, y voyant un rappel brutal des risques pour la sûreté et la sécurité nucléaires auxquels l’installation est confrontée.
« Aujourd’hui, il est clair qu’en plus de causer des morts et des destructions inadmissibles, la guerre en Ukraine a considérablement diminué notre capacité à faire face à un avenir incertain », a déploré la Secrétaire générale adjointe. Ce conflit a exacerbé les tensions dans différentes régions, risque de déclencher une course mondiale aux armements et menace de saper les structures mêmes qui ont empêché une troisième guerre mondiale et ont aidé à résoudre de multiples conflits au cours des quatre-vingts dernières années. Plus cette guerre se prolonge, plus ses conséquences sont dangereuses, y compris la possibilité d’un conflit plus large, s’est alarmée Mme DiCarlo. Pour le bien du peuple ukrainien et pour le bien de la communauté mondiale, cette guerre insensée et injustifiée doit cesser, a-t-elle conclu.