L’UE préoccupée par le déploiement en Biélorussie des mercenaires de Wagner et les effets déstabilisateurs que cela entraîne dans la région

L’Union européenne exprime sa plus forte préoccupation face à la situation en Biélorussie, notamment au déploiement en Biélorussie des mercenaires de Wagner et les effets déstabilisateurs que cela entraîne dans la région.

« Le régime de Loukachenko est également devenu une menace pour la sécurité régionale et internationale, à la suite d'actions telles que l'atterrissage forcé d'un avion civil en mai 2021 et l'instrumentalisation toujours en cours de la migration irrégulière aux frontières orientales de l'UE. Depuis le 24 février 2022, le régime est devenu complice de la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine, mettant en péril la souveraineté et l'indépendance de la Biélorussie elle-même afin de soutenir les crimes commis par la Russie en Ukraine. Cette complicité a permis la déportation illégale d'enfants ukrainiens par la Russie vers le territoire biélorusse. Le 26 mai 2023, la Russie et la Biélorussie ont franchi une nouvelle étape dans l'escalade en signant un accord permettant le déploiement d'ogives nucléaires russes sur le territoire biélorusse. L'UE est préoccupée par le déploiement récent en Biélorussie des mercenaires de Wagner, par les effets déstabilisateurs que cela entraîne dans la région et par le risque qu'ils représentent pour la souveraineté de la Biélorussie », ressort-il de la déclaration du haut représentant, au nom de l'Union européenne, sur le troisième anniversaire de l'élection présidentielle frauduleuse.

Les autorités européennes se disent profondément préoccupés par la situation des droits de l'homme en Biélorussie. « À l'heure actuelle, près de 1 500 prisonniers politiques sont incarcérés dans des conditions épouvantables, en étant exposés à des mauvais traitements et à la torture, sans accès aux services de santé essentiels. Bon nombre de ces prisonniers sont détenus depuis des mois sans avoir de contact avec leurs avocats et leurs proches, qui ne savent pas où ils se trouvent actuellement ni quel est leur état de santé », indique la déclaration.

 Dans son dernier rapport, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a déclaré que certaines des violations généralisées, systématiques et flagrantes des droits de l'homme en Biélorussie peuvent constituer des crimes contre l'humanité. L'UE continue de placer cette question au premier rang des priorités mondiales dans les enceintes internationales et de promouvoir les efforts visant à ce que les auteurs de violations des droits de l'homme aient à répondre de leurs actes.

« Nous avons adopté des sanctions en réponse à la répression exercée contre toutes les voix indépendantes et contre les personnes appartenant à des minorités nationales, aux violations du droit international et au soutien apporté par le régime de Loukachenko à la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine. Le dernier train de sanctions vise à répondre aux violations des droits de l'homme et à l'aggravation constante de la répression interne, et envoie un signal indiquant que l'UE continue à soutenir pleinement les droits de l'homme et la démocratie. Il répond également au risque de contournement des sanctions. L'UE continuera de faire pression sur le régime biélorusse aussi longtemps que cela sera nécessaire », indique le haut représentant.

L'UE salue et soutient les efforts déployés par le mouvement démocratique biélorusse. La détermination du peuple biélorusse qui, en prenant lui-même de grands risques, continue de défendre la démocratie est un facteur d'espoir important. L'UE apporte un soutien aux victimes de la répression, aux défenseurs des droits de l'homme, aux organisations de la société civile, aux médias indépendants et aux journalistes, aux étudiants et aux entreprises en exil, ainsi qu'aux initiatives visant à protéger l'identité, la culture et la langue biélorusses.

Nous appelons les autorités biélorusses à engager un dialogue réel et sans exclusive avec toutes les composantes de la société, débouchant sur la tenue d'élections libres et régulières. L'UE est déterminée, une fois que la Biélorussie se sera engagée dans une transition démocratique, à l'aider à stabiliser son économie et à réformer ses institutions. Notre objectif est de contribuer à renforcer la résilience et à accroître les réformes démocratiques, à créer de nouveaux emplois et à améliorer le niveau de vie de la population, notamment au moyen d'un plan global de soutien économique à une Biélorussie démocratique d'un montant pouvant atteindre 3 milliards d'euros.

L'UE se tiendra aux côtés des Biélorusses aussi longtemps qu'il le faudra dans leur cheminement vers un pays indépendant, démocratique et prospère dans le cadre d'une Europe pacifique.