Ukraine : l’ONU déploie une équipe sur le terrain pour enquêter sur le drame de Groza
Un missile russe pourrait bien être à l’origine du bombardement jeudi du petit village de Groza, à l’est de l’Ukraine, selon le Bureau des droits de l’homme de l’ONU, qui a déployé une équipe sur le terrain pour enquêter sur ce raid, ayant eu lieu en marge des funérailles d’un soldat, et qui est l’un des plus meurtriers pour des civils depuis le début de l’invasion russe.
Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), il est évidemment très difficile, à ce stade, « d’établir avec une certitude absolue ce qui s’est passé ».
Mais étant donné le lieu, étant donné que le café a été touché, « tout porte à croire que c’est bien un missile russe qui a frappé le petit village de Groza en Ukraine et fait des dizaines de morts », a déclaré lors d’une conférence de presse de l’ONU à Genève, Elizabeth Throssell, porte-parole du HCDH.
Pour le Bureau des droits de l’homme de l’ONU, il est clair que cette attaque est l’une des plus meurtrières depuis le 24 février 2022, mais elle est loin d’être la seule. « Le Haut-Commissaire Volker Türk, qui a vu de ses propres yeux l’impact horrible de telles frappes, est profondément choqué et condamne cette tuerie », a souligné Mme Throssell, ajoutant que l’ONU a déployé une équipe sur le terrain pour parler aux survivants et recueillir davantage d’informations.
Les attaques contre les civils et les infrastructures civiles sont interdites
D’une manière générale, les scènes effroyables qui se déroulent dans le village de Groza, dans la région de Kharkiv, en Ukraine, soulignent une fois de plus le prix terrible que les civils paient 20 mois après l’invasion de la Russie.
« Selon les autorités locales, 52 personnes ont été tuées lorsque ce qui semble être un missile russe a frappé un café du village, où les gens s’étaient rassemblés pour une veillée ».
À ce jour, la Mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine a établi les noms de 35 personnes tuées - 19 femmes, 15 hommes et un garçon de 8 ans - ainsi que les noms de cinq femmes et d’un homme qui ont été blessés. Un soldat ukrainien qui assistait aux funérailles de son père figure parmi les victimes, selon les autorités.
Jeudi déjà, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait condamné l’attaque. Il avait rappelé que « les attaques contre les civils et les infrastructures civiles étaient interdites par le droit international humanitaire et devaient cesser immédiatement ». De son côté, le Haut-Commissaire Volker Türk note que le droit humanitaire international, en particulier les règles de conduite des hostilités, doit être strictement respecté.
La Coordinatrice humanitaire se rend à Hroza
Avant l’invasion russe, le village comptait environ 300 habitants. « On ne sait pas exactement combien d’habitants y vivent encore, mais il est clair qu’avec le nombre élevé de personnes tuées, tous les membres de cette petite communauté ont été touchés », a fait valoir la porte-parole du HCDH, relevant qu’au moins huit familles ont eu plus d’un parent tué dans l’attaque.
Sur le plan humanitaire, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré que les travailleurs humanitaires dans le pays se mobilisent pour apporter une assistance aux civils blessés dans l’attaque. La Coordinatrice humanitaire en Ukraine, Denise Brown, devait se rendre vendredi à Groza pour voir directement comment la communauté humanitaire peut apporter son soutien.
« Les agences de l’ONU et nos ONG partenaires ukrainiennes mobilisent de l’aide pour les civils de la région, notamment des fournitures médicales et un soutien sanitaire, des kits d’entretien des abris, des articles non alimentaires, de l’argent liquide, une aide à l’hygiène ainsi qu’un soutien psychosocial et en matière de santé mentale », a affirmé lors d’un point de presse à Genève, Jens Laerke, porte-parole d'OCHA.