Les experts d’Human Rights Watch ont identifié 17 unités des forces russes ou affiliées à la Russie susceptibles d’avoir commis des crimes de guerre à Marioupol
L’ONG Human Rights Watch a publié un nouveau rapport de 224 pages, intitulé «Our City Was Gone: Russia’s Devastation of Mariupol, Ukraine » accompagné d’un reportage multimédia et d’une vidéo d’une vingtaine de minutes, examinent les souffrances des civils et les destructions de milliers de bâtiments, dont plusieurs centaines de tours d’habitation, d’hôpitaux, d’établissements d’enseignement et de maisons de retraite.
Le rapport identifie 17 unités des forces russes ou affiliées à la Russie qui opéraient à Marioupol en mars et avril 2022 au plus fort des combats.
Les organisations ont aussi identifié 10 personnes qui, en tant que responsables de la chaîne de commandement, pourraient être considérées comme pénalement responsables de crimes de guerre liés à des attaques illégales et au possible blocage arbitraire de l’aide et des évacuations humanitaires.
Elles pourraient aussi avoir commis des crimes de guerre et d’éventuels crimes contre l’humanité en raison du transfert forcé d’habitants de Marioupol vers la Russie et les territoires occupés par la Russie. En vertu du principe de la responsabilité du commandement, un supérieur est responsable des crimes commis par ses subordonnés lorsqu’il savait ou aurait dû savoir que ces crimes étaient commis, tout en ne prenant pas de mesures raisonnables pour les faire cesser ou les punir.
Le 4 décembre 2023, Human Rights Watch a envoyé au gouvernement russe un résumé des conclusions du rapport et une liste de questions. Au 1er février, l’organisation n’avait toujours pas reçu de réponse.
À Marioupol, comme ailleurs en Ukraine, les forces russes et les forces qui leur sont affiliées ont largement utilisé des armes explosives à large rayon d’impact, notamment des tirs d’obus de chars et de l’artillerie lourde, des lance-roquettes à canons multiples, des missiles et des frappes aériennes sur des zones habitées. L’utilisation de telles armes dans des zones peuplées, avec des effets dévastateurs sur les civils et les infrastructures civiles, renforce les craintes d’attaques indiscriminées et disproportionnées, et donc illégales.
« Le cas de Marioupol illustre tristement la cruauté des destructions et des souffrances causées par les armes explosives dans des villes et villages du monde entier », a déclaré Ida Sawyer. « Tous les gouvernements devraient soutenir les efforts de justice concernant les crimes commis en Ukraine, et signer la déclaration internationale condamnant l’utilisation d’armes explosives dans des zones peuplées. »