Valéria Faure-Muntian : "Nous ne résoudrons pas les problèmes ukrainiens à la place de l’Ukraine"
Valéria Faure-Muntian, présidente du groupe d'amitié « France-Ukraine » à l'Assemblée nationale française, a déclaré à la suite d'une visite dans le pays que la France était prête à aider l’Ukraine, notamment dans les domaines de l’infrastructure, de l’agriculture, des énergies renouvelables et pour le règlement du conflit armé dans l'est du pays.
Elle a fait ces déclarations dans un entretien pour Ukrainska Pravda.
La parlementaire française a souligné que l’Ukraine devrait prendre son destin en main :
"La France ne doit rien à l’Ukraine ! C’est de notre plein gré que nous vous aidons dans cette situation compliquée, que nous soutenons le dialogue. Mais en même temps, l'Ukraine ne doit rien à la France non plus. Votre pays doit se débrouiller seul, doit résoudre ses propres problèmes. Et nous sommes prêts à partager notre expérience, apporter notre expertise. Nous sommes prêts à mettre en oeuvre le traité de Minsk, nous sommes prêts à soutenir le format de Normandie. Nous sommes prêts et nous voulons vous aider, mais nous n'y sommes pas obligés et ne résoudrons pas les problèmes ukrainiens à la place de l'Ukraine", a-t-elle tranché.
Dans son entretien, la députée française a aussi précisé que si l’Ukraine avait envie d’attirer les investissements français, elle devait d'abord combattre la corruption :
"Il y a un fort potentiel de coopération, et, en tant que députée française, j’essaie d’influencer ce domaine, de parler à des investisseurs potentiels. Mais s'ils savent ce qu'est l'Ukraine, alors le premier mot que j’entends est « corruption ». Je le répète encore une fois: en Ukraine, l'investisseur français a peur de la corruption, pas de la guerre. Et contre toute explication du potentiel de l'Ukraine, j'entends la réponse "corruption ». Si vous faites face à la corruption, alors malgré la guerre, les entrepreneurs viendront sans problèmes", a-t-elle précisé.
Valeria Faure Muntian a néanmoins souligné que malgré toutes ces problématiques, la France s’interessait à l’Ukraine et la voyait d'une manière positive.
EH