Josep Borrell : Notre aide militaire doit arriver au plus vite aux forces ukrainiennes
L’aide militaire européenne doit arriver au plus vite aux forces ukrainiennes, pour permettre à l’Ukraine de résister à l’agression russe et poursuivre les négociations avec la Russie en position de force, estime Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne.
« Notre aide militaire doit arriver au plus vite aux forces ukrainiennes, car elles ne font pas la guerre avec des billets de banque mais avec des canons qui lui permettent de résister à l’agression russe. Une fois qu’on a dit cela, toutes les guerres finissent par un cessez-le-feu et une négociation et il est nécessaire que l’Ukraine puisse aborder cette phase en position de force afin que la Russie ne puisse plus occuper le territoire qu’elle a gagné et occupé depuis le 24 février », a-t-il déclaré dans une interview accordée à Journal du Dimanche.
Selon Josep Borrell, tous les pays de l’Union européenne se sont unis pour aider l’Ukraine, notamment en ce qui concerne l’introduction des sanctions à l’encontre de la Russie. Il a noté un impact important de ces sanctions sur l’économie russe et a précisé que tant que les Russes « ne répondent pas aux appels à négocier, la diplomatie reste en salle d’attente ».
« C’est difficile de faire une évaluation complète à ce stade, mais L’impact de nos sanctions se ressent déjà. Il n’y a qu’à voir, par exemple, la production d’automobiles russes en chute libre et ses usines qui ferment les unes après les autres. L’aviation civile russe est aussi en grande difficulté pour faire voler ses appareils par manque de pièces détachées. Certes, le taux de change du rouble est au plus haut mais il n’est pas convertible. En n’achetant plus de pétrole russe, il y a aussi un risque que les prix augmentent mais cette manne financière devrait finir par se réduire significativement », a-t-il déclaré.
Cependant, pour le chef de la diplomatie européenne, l’Union européenne va devoir continuer de parler avec la Russie. « La Russie va continuer d’exister au lendemain des négociations de paix et il faudra bien définir la façon dont nous entendons cohabiter avec elle. Cette coexistence sera très difficile après ce que la Russie a fait en Ukraine. Cette invasion, cette agression, cette destruction de l’Ukraine, nous l’avons tous vue chaque soir à la télévision et je l’ai moi-même constatée sur place. Mais il faudra malgré tout essayer de coexister avec les Russes sur ce continent », a-t-il souligné.
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