António Guterres termine son voyage en Europe par une visite aux « navires de l'espoir »
Au dernier jour de son voyage en Europe ce samedi, le chef de l'ONU António Guterres a supervisé le départ de deux cargos participant à l'Initiative céréalière de la mer Noire, une opération menée sous l'égide de l'ONU pour apporter une aide alimentaire urgente à la Corne de l'Afrique.
Selon un communiqué publié sur le site de l’ONU, M. Guterres s'est rendu à Istanbul ce samedi matin depuis Chisinau, en Moldavie - où il avait été reçu la veille au soir pour un dîner de travail avec le président Maia Sandu - avant d’embarquer sur un bateau-pilote dans la mer de Marmara, où il a navigué à côté du navire Brave Commander du Programme alimentaire mondial (PAM). Le cargo a été chargé de plus de 23.000 tonnes de blé dans le port de Yuzhny-Pivdennyi avant de faire cap sur la Corne de l’Afrique pour livrer sa précieuse cargaison, afin d'aider les populations au bord de la famine.
Accompagné d'un groupe d'inspecteurs du Centre conjoint de coordination, la base opérationnelle du dispositif basée à Istanbul, le Secrétaire général est aussi monté à bord du navire INVINCIBLE II, en route pour Tchornomorsk, en Ukraine, pour être chargé de près de 50.000 tonnes de céréales – soit la plus grande cargaison à quitter l'Ukraine depuis le début de la guerre.
Accompagné du ministre turc de la Défense Hulusi Akar, le chef de l’ONU a rendu visite au Centre conjoint. Il y a rencontré séparément les délégations russe et ukrainienne, avant d’assister à une session officielle du Centre conjoint. Il y a remercié tous les participants pour leur professionnalisme et leur humanité, qui font de l’Initiative un succès pour les populations du monde entier.
Lors d'une conférence de presse avec le ministre Akar, le Secrétaire général a remercié le gouvernement de la Türkiye pour son rôle pivot dans l'initiative des grains de la mer Noire.
« Le travail de collaboration des équipes autour de la table du Centre conjoint incarne ce que nous pouvons réaliser avec de la volonté politique, une expertise opérationnelle de haut niveau et un effort collectif », a déclaré M. Guterres aux journalistes.
Il a décrit les navires qu'il venait de voir en mer de Marmara et a ajouté que « ce que nous voyons ici à Istanbul et à Odessa n'est que la partie la plus visible de la solution. L'autre partie de cet accord global, a-t-il dit, est l'accès sans entrave aux marchés mondiaux des aliments et des engrais russes, qui ne sont pas soumis aux sanctions ».
Le voyage du Secrétaire général a commencé le mercredi 17 août, lorsqu'il est arrivé à Lviv, en Ukraine, après avoir quitté New York via Varsovie, en Pologne.
Avant une réunion trilatérale avec le Président ukrainien Volodymyr Zelenskyy et le Président turc Recep Tayyip Erdoğan, le Secrétaire général a visité brièvement l'Université nationale Ivan Franko de Lviv.
S'adressant ensuite aux journalistes, le Secrétaire général a souligné les liens entre les Nations Unies et l'université et ajouté qu'aujourd'hui, de plus en plus, la contribution de la société civile et celle du monde universitaire « étaient essentielles au développement des démocraties modernes. »
Dans ses remarques à la presse après la réunion trilatérale, le Secrétaire général a réaffirmé que les Nations Unies continueraiont à travailler en pleine solidarité avec le peuple ukrainien pour mobiliser toutes ses capacités et ressources - aux côtés des partenaires nationaux - pour continuer à fournir un soutien humanitaire aux personnes dans le besoin, partout où cela était nécessaire.
Il a également souligné que l'élan positif sur le front alimentaire reflétait une victoire de la diplomatie et du multilatéralisme.
Le Secrétaire général a enfin déclaré avoir discuté de l'enquête sur l'incident tragique survenu dans un centre de détention à Olenivka, dans l'est de l'Ukraine, le 29 juillet, au cours duquel plus de 50 prisonniers de guerre ukrainiens ont été tués dans une explosion.
M. Guterres a annoncé qu'il nommait le général brésilien Carlos dos Santos Cruz pour diriger une mission d'enquête sur ces meurtres. Mais « pour que la mission puisse fonctionner, a-t-il déclaré à la presse, elle doit disposer de l'appui nécessaire ».
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