Kaja Kallas: L’invasion de l’Ukraine par la Russie n’est ni plus ni moins qu’une « guerre coloniale »
Lors de la réunion annuelle du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la coopération entre l’organisation et l’Union européenne (UE) en matière de maintien de la paix, la Haute Représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, appelé, mardi, la communauté internationale à ne pas se plier aux exigences de la Russie, « seule responsable » de la guerre en Ukraine.
Selon Mme Kallas, l’invasion russe à grande échelle, sans la moindre justification, a pour objectif la destruction pure et simple d’un État membre de l'ONU, ressort-il du communiqué publié sur le site de l’OMU.
« La Russie continue d’attaquer, de détruire, de tuer des civils, de diffuser de fausses informations, de nier ses crimes de guerre et d'échapper à sa responsabilité », a déploré la cheffe de la diplomatie européenne, réaffirmant le soutien de l’UE envers l’Ukraine et son droit à la légitime défense, conformément à la Charte des Nations Unies.
La représentante a mentionné l’adoption par l’Assemblé générale de l’ONU, le 24 février dernier - trois ans jour pour jour après le déclenchement de la guerre - d’une résolution exigeant de la Russie qu’elle « retire immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire ukrainien ». Elle s’est félicitée du « large soutien » dont a bénéficié cette résolution, à l'initiative de l’Ukraine et de l’UE, auprès des Etats membres.
Adoptée à 93 voix pour, 18 contre et 65 abstentions, ce texte a pourtant mis en évidence des divergences de stratégies au sein de l’alliance transatlantique, en raison de l’opposition notable des États-Unis, qui ont présenté ce jour-là leurs propres projets de résolution à l’Assemblée et au Conseil de sécurité, dans lesquels ils omettaient tout commentaire quant à la responsabilité russe dans l’éclatement de la guerre.
Pour mettre immédiatement fin à la guerre, il suffirait selon Mme Kallas que la Russie, « seule responsable » de l’agression, retire ses troupes et cesse de bombarder l’Ukraine.
« L’Europe a appris, au cours de sa propre histoire, que se plier aux exigences des agresseurs conduit à davantage de violence », a-t-elle dit au Conseil, dont les États-Unis et la Russie sont membres permanents.
La cheffe de la diplomatie européenne a souligné que « le conflit ukrainien » n’était ni une guerre européenne, ni un conflit entre États voisins, ni même une guerre par procuration. Il s’agit selon elle d’une « guerre coloniale » et de la lutte d’un État souverain de 14 millions d’habitants pour sa survie et son indépendance.
La représentante a mis l’accent sur les conséquences du conflit au-delà des frontières ukrainiennes, notamment la perturbation des marchés mondiaux de l’alimentation et de l’énergie.
Elle a également dénoncé les efforts de la Russie visant à internationaliser la guerre, en impliquant la Corée du Nord et l’Iran.