L’ONU fait état d'une dévastation à grande échelle en Ukraine avec un quart de la population dans le besoin
Au cours des deux derniers mois, l'Ukraine a connu « la souffrance, la dévastation et la destruction à une échelle massive », a déclaré jeudi aux journalistes le Coordinateur Des Nations Unies pour la crise dans le pays, se faisant l'écho du Secrétaire général en disant « nous devons mettre fin à l'effusion de sang et à la destruction ».
« Au moins 15,7 millions de personnes en Ukraine ont maintenant un besoin urgent d'aide humanitaire et de protection... plus de cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine pour chercher la sécurité dans d'autres pays et 7,1 millions d'autres ont été déplacées à l'intérieur du pays », a déclaré le Sous-secrétaire général Amin Awad lors d'une conférence de presse à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine.
Une dévastation à grande échelle
Depuis le début de la guerre, les infrastructures civiles ont été lourdement touchées : plus de 136 établissements de santé et 22 écoles en moyenne par jour ont été attaqués.
En outre, les systèmes d'approvisionnement en eau endommagés ont privé six millions de personnes d'un accès régulier.
« Le monde est choqué par ce qui se passe en Ukraine », a déclaré M. Awad, qualifiant de « profondément troublant » le traitement des prisonniers de guerre et le fait que le sort des civils à Marioupol reste inconnu.
Pendant ce temps, les habitants de Kherson occupée manquent de nourriture et de médicaments ; Mykolaiv est privée d'eau depuis sept jours ; et la dévastation des centres urbains et des infrastructures civiles dans les toutes les régions du pays, en particulier dans celles de Donetsk, de Louhansk, de Kharkiv, de Kyiv et de Tchernihiv, a perturbé les services essentiels pour des millions de personnes, notamment l'eau et les soins de santé.
Des témoignages de première main
Le Coordinateur des Nations Unies pour la crise a décrit la dévastation qu’il a pu constater de visu.
« J'ai rencontré des personnes qui ont dû transporter les corps des membres de leur famille et de leurs voisins depuis les rues de Boutcha et d'Irpin pour les enterrer dans des jardins ou des fosses communes. Je ne peux imaginer leur souffrance », a-t-il partagé.
Il a rappelé que l'attaque de non-combattants ou d'infrastructures civiles constitue « une violation manifeste du droit humanitaire international » et a demandé que cela cesse et que les civils soient protégés et autorisés à passer en toute sécurité.
Humanitaires, rapatriés
Dans le même temps, les humanitaires sont confrontés à d'énormes difficultés qui les empêchent souvent de fournir une assistance aux zones où les gens en ont désespérément besoin.
« Je lance un appel pour un accès sûr et sans entrave à l'aide humanitaire », a déclaré le fonctionnaire de l'ONU.
M. Awad a également souligné que certaines des plus de 12 millions de personnes qui ont été déplacées sont maintenant de retour chez elles.
« En tant que Nations Unies, avec nos partenaires humanitaires et de développement, nous devons être prêts à soutenir leur solution durable dès le début ».
Il a souligné l'appel du Secrétaire général à une pause humanitaire et la nécessité de « mettre de côté les divisions et de se concentrer sur les intérêts convergents pour mettre fin à cette guerre insensée ».
eh