Meurtre de prisonniers à Olenivka: les images satellites confirment l'attaque terroriste russe
Le journaliste politique Christopher Miller a publié des images satellites de la colonie pénitentiaire d'Olenivka, où étaient détenus des prisonniers de guerre ukrainiens, avant et après la tragédie survenue dans la nuit du 29 juillet, lorsque des dizaines de prisonniers de guerre ukrainiens sont morts à la suite d'une explosion.
Comme le montrent les images satellites, aucun autre bâtiment n'a été endommagé sur le territoire de la colonie, à l'exception d'un baraquement dans lequel étaient détenus les prisonniers de guerre ukrainiens.
À la suite de cette publication, Mykhailo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne, a mis en doute dimanche la version d’une «frappe» avancée par les Russes, qui en accusent l’armée ukrainienne.
«Une frappe ? Non, une attaque terroriste», a-t-il écrit sur Twitter. «1. Les images satellites montrent que seul un bâtiment a été endommagé. 2. Les prisonniers avaient été amenés là juste avant l’attaque. 3. L’analyse des photos montre une explosion thermobarique depuis l’intérieur.», a-t-il affirmé.
Le Comité international de Croix-Rouge a déclaré dimanche n’avoir toujours pas reçu d’autorisation officielle de Moscou de se rendre sur les lieux, et souligné qu’il était «impératif que le CICR ait accès immédiatement» au site et aux victimes.
Samedi soir, le ministère russe de la Défense avait affirmé avoir «officiellement invité» des experts de l’ONU et du CICR à se rendre sur place «dans l’intérêt d’une enquête objective».
L’Ukraine avait dès vendredi demandé au CICR et à la Mission de surveillance des droits de l’homme des Nations unies, qui avaient supervisé en mai la reddition négociée avec les Russes des défenseurs de l’usine d’Azovstal à Marioupol (sud-est), de se rendre à Olenivka. Le président Zelensky avait souligné que l’ONU et le CICR s’étaient portés «garants» de la vie des soldats ukrainiens et devaient «réagir».
Après de longues semaines de siège et de résistance sur le site sidérurgique d’Azovstal, environ 2500 combattants ukrainiens s’étaient rendus et Moscou avait fait savoir qu’ils seraient incarcérés à Olenivka.
Accusée vendredi par le Comité d’enquête russe d’avoir bombardé le centre de détention de ses propres soldats avec des missiles «américains», l’armée ukrainienne a balayé ces affirmations, estimant qu’il s’agissait pour les forces russes ou séparatistes de «camoufler les tortures de prisonniers et les exécutions» commises.
Selon le renseignement ukrainien, l’attaque «a été réalisée par des mercenaires de la division Wagner», compagnie russe de mercenaires dont les hommes ont été accusés de crimes en Syrie et en Afrique notamment.