Amnesty International : La militarisation de la centrale nucléaire de Zaporijjia s’inscrit dans le cadre d’une stratégie des forces russes visant à menacer les civils

La militarisation de la centrale nucléaire de Zaporijjia pourrait s’inscrire dans le cadre d’une vaste stratégie des forces russes visant à menacer les civil•e•s et à mettre des millions de personnes en danger, a déclaré l’organisation Amnesty International.

« La session du Conseil de sécurité de l’ONU qui doit avoir lieu aujourd’hui doit de toute urgence accorder la priorité à la protection des civils et à la reddition de comptes pour les crimes de guerre commis par les forces russes, et appeler à la fin de l’agression de la Russie contre l’Ukraine. La Russie a demandé cette session du Conseil de sécurité afin d’examiner les préoccupations croissantes concernant la militarisation de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine. Le secrétaire général de l’ONU a tiré la sonnette d’alarme, déclarant que tout dégât causé à cette centrale ou à une autre centrale nucléaire risquait d’entraîner des conséquences « catastrophiques » dans ses alentours immédiats et dans un très large périmètre », ressort-il du communiqué publié sur le site de l’Amnesty International.

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit avoir clairement pour objectif – non seulement en ce qui concerne Zaporijjia mais aussi pour la totalité de ce conflit – de garantir la protection de la population civile, soulignent les responsables de l’organisation.

« Les allégations que nous recevons directement de la ville d’Enerhodar, voisine de la centrale nucléaire, en disent beaucoup sur les terribles conséquences sur la population civile de la militarisation par la Russie de cette centrale et de ses proches alentours »,  a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International. Elle a également précisé qu’Amnesty International, menait actuellement une enquête au sujet de ces informations inquiétantes et a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à faire de même.

« Le danger imminent que représente la militarisation de la centrale nucléaire de Zaporijjia doit constituer le point essentiel pour le Conseil de sécurité. Cette militarisation pourrait s’inscrire dans le cadre d’une vaste stratégie des forces russes visant à menacer les civil·e·s et à mettre des millions de personnes en danger. Nous devons également continuer de rester attentifs aux agissements abominables de la Russie, et ne pas oublier que durant ces six mois d’agression contre l’Ukraine, ses forces ont mis en péril et tué de nombreux civil·e·s. Les autorités russes ne doivent pas se soustraire à l’obligation de rendre des comptes. », a-t-elle souligné.

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