La Russie a massivement utilisé des armes à sous-munitions en Ukraine, selon un observatoire indépendant
Au moins 689 civils ont été victimes de bombes à sous-munitions au cours du premier semestre de cette année en Ukraine, a indiqué, ce jeudi, le dernier Observatoire des bombes à sous-munitions. L’organe a relevé que la Russie avait massivement utilisé ces armes, causant des centaines de victimes civiles et endommageant des habitations, des écoles ainsi que des hôpitaux.
Selon cet organisme de surveillance, les progrès réalisés dans l’élimination des armes à sous-munitions ont été ainsi éclipsés par le bilan humain dévastateur de son utilisation généralisée dans la guerre en Ukraine. Avec au moins 689 civils tués (215) ou blessés (474), il s’agit d’une hausse de plus de 300% par rapport au total mondial observé en 2020, qui comprenait à la fois les victimes d’attaques et des restes d’armes à sous-munitions.
Le nombre réel de victimes est probablement plus élevé en raison des difficultés à rassembler les informations. Et étant donné que jusqu’à 40% des sous-munitions n’explosent pas, la contamination par des restes explosifs de guerre constitue une menace majeure pour la population civile ukrainienne.
Publié chaque année, ce document évalue la mise en œuvre de la Convention d'Oslo, qui interdit l'utilisation, la production, le transfert et le stockage des sous-munitions. La période s'étend de janvier à décembre 2021. Elle inclue également le premier semestre de 2022 lorsque les informations sont disponibles.
Il est élaboré par des experts de la Coalition internationale contre les bombes à sous-munitions (Cluster Munition Coalition ou CMC) sur la base de faits collectés dans le monde entier.
« Un mépris flagrant pour la vie humaine »
Ce nouveau rapport annuel de la CMC documente ainsi une « utilisation massive d’armes à sous-munitions par la Russie » depuis son invasion de l’Ukraine le 24 février. Des centaines d’attaques d’armes à sous-munitions menées par les forces russes ont été documentées, signalées ou auraient eu lieu en Ukraine cette année.
« L’utilisation massive par la Russie en Ukraine d’armes à sous-munitions internationalement interdites démontre un mépris flagrant pour la vie humaine, les principes humanitaires, et les normes juridiques », a déclaré Mary Wareham, l’une des auteurs du rapport.
L’utilisation d’armes à sous-munitions a surtout eu lieu dans des zones peuplées. En plus de tuer et de blesser des civils, ces arsenaux endommagent des maisons, hôpitaux, écoles, usines, terrains de jeux, etc. Selon la CMC, les attaques aux armes à sous-munitions ont également menacé les personnes déplacées internes et les populations vulnérables qui recherchent une aide humanitaire.
« Une condamnation sans équivoque de l’utilisation en cours d’armes à sous-munitions en Ukraine est cruciale pour renforcer la stigmatisation de ces armes et mettre fin à la menace qu’elles représentent », a ajouté Mme Wareham.
eh