Ukraine : 200 jours de guerre
Le 24 février, dans un discours télévisé, le président russe Vladimir Poutine a annoncé le lancement d'une « opération militaire spéciale » en Ukraine. Les sirènes des raids aériens ont retenti alors dans la capitale ukrainienne, Kyiv, et le président du pays, Volodymyr Zelensky, a averti que « si quelqu'un tente de nous enlever notre terre, notre liberté, nos vies... nous nous défendrons ».
De nombreux invités se succèdent à la télé russe, ils promettent aux téléspectateurs qu’il ne faudrait à l’armée russe que quelques jours pour prendre Kyiv et occuper la majorité de l’Ukraine. Cependant, 200 jours plus tard, les forces russes sont repoussées en dehors des frontières ukrainiennes dans des régions de Tchernyhiv et Soumy, elles n’ont jamais réussi à rentrer dans la capitale ukrainienne et quitté la région de Kyiv fin mars.
Finalement, l’armée russe a été forcée à se redéployé vers le Donbass, que les séparatistes soutenus par la Russie contrôlent partiellement depuis 2014, et le Sud de l’Ukraine.
Le 8 septembre, l’armée ukrainienne a lancé une contre-offensive à grande échelle dans la région de Kharkiv. Après avoir repris la ville de Koupiansk, Kyiv est en train de reconquérir des villes et des villages autour de la ville stratégique d'Izioum. « La libération de portions de territoire dans les districts de Koupiansk et Izioum dans la région de Kharkiv est en cours », a annoncé l'état-major ukrainien. Le chef militaire ukrainien, le général Valery Zaluzhny, a annoncé que ses forces avaient repris environ 3000 kilomètres carrés depuis le début de la contre-offensive, au début du mois de septembre. Il a noté que les troupes ukrainiennes ne sont qu’à 50 kilomètres de la frontière avec la Russie.
Malheureusement, le bilan de ces 200 jours est bien lourd. Selon les autorités ukrainiennes, au moins 131.000 logements ont été endommagés ou détruits dans tout le pays et plus de 30.000 crimes commis par les forces russes ont été recensés.
Au début de cette semaine, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo, a déclaré que depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, au moins 13 917 civils, dont 362 enfants avaient été tués et 7.946 civils, dont 610 enfants, ont été blessés. Mais selon l’ONU, le bilan réel est vraisemblablement beaucoup plus lourd. L’Organisation mondiale de la santé a informé que près de 500 attaques avaient visé des centres de santé en Ukraine au cours des six premiers mois de l’invasion russe, coûtant la vie à au moins 98 personnes. L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a répertorié 46 attaques qualifiables de crimes de guerre au cours desquelles plus d’une centaine de journalistes ont été visés dans l'exercice de leur métier.
Le nombre actuel de réfugiés ukrainiens recensés à travers l'Europe a dépassé les 7 millions. Des milliers de personnes dans les zones touchées par le conflit dans la région de Donetsk, et plus particulièrement dans la ville de Marioupol, n'ont pas accès à l'eau courante, augmentant le risque de maladies transmissibles.
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