ONU: La guerre en Ukraine affaiblit la sécurité internationale
Depuis l'invasion totale de l'Ukraine par la Russie en février 2022, la guerre « a affaibli le système international de sécurité collective que nous nous sommes tous engagés à défendre », a déclaré vendredi Rosemary DiCarlo, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, lors de son expose de la situation qui prévaut sur le terrain devant le Conseil de sécurité.
« La guerre en Ukraine a créé une catastrophe humanitaire et des droits de l'homme, traumatisé une génération d'enfants et accéléré les crises alimentaire et énergétique mondiales », a déclaré la plus haute responsable des affaires politiques de l'ONU. « Nous ne pouvons pas exclure d'autres effets secondaires dangereux », a-t-elle averti, citant des préoccupations urgentes, allant de l'augmentation du nombre de morts aux menaces nucléaires.
Des conditions qui s'aggravent
L'impact de l'intensification de la violence sur les civils reste « notre plus grande préoccupation », a-t-elle déclaré, ajoutant que les barrages de missiles et les attaques de drones russes à travers l'Ukraine ont presque triplé en mai.
Citant les derniers rapports, elle a indiqué que le Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) a enregistré 24.862 victimes civiles à ce jour, mais que « les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés ».
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé plus de 1.000 cas d'attaques contre les soins de santé, et l'UNESCO a vérifié les dommages causés à 260 sites, dont 112 sites religieux, 22 musées, 94 bâtiments d'importance historique, 19 monuments, 12 bibliothèques et un centre d'archives historiques.
La Russie refuse l'accès à l'ONU
La catastrophe du barrage de Nova Kakhovka, survenue début juin, reste une préoccupation urgente, a-t-elle affirmé.
« Il y a encore des gens que nous ne pouvons pas atteindre, en particulier dans les communautés de basse altitude sous contrôle russe », a-t-elle déclaré, ajoutant que Moscou « a jusqu'à présent décliné notre demande de se rendre dans ces zones ».
Les Nations Unies continueront à s'engager pour obtenir l'accès nécessaire, a-t-elle déclaré, exhortant les autorités russes à agir conformément à leurs obligations en vertu du droit humanitaire international et à garantir un accès sûr et sans entrave à toutes les zones dans le besoin. « L'aide ne peut être refusée aux personnes qui en ont besoin », a-t-elle rappelé.
Les graves menaces actuelles
Soulignant d'autres graves préoccupations, la Secrétaire générale adjointe a évoqué les dommages signalés sur l'oléoduc Tolyatti-Odessa, le plus grand conduit d'ammoniac au monde, dans la région de Kharkiv en Ukraine, ainsi que le déploiement annoncé d'armes nucléaires tactiques russes en Biélorussie.
« Nous demandons instamment à toutes les parties concernées d'agir de manière responsable et conformément aux obligations internationales », a-t-elle déclaré. « Toute menace d'utilisation d'armes nucléaires est inacceptable ».
Elle s'est également inquiétée de l'absence de progrès dans la mise en œuvre de l'Initiative céréalière de la mer Noire, un accord conclu en 2022 qui a permis de transporter en toute sécurité plus de 32 millions de tonnes de denrées alimentaires à partir de la région, dont plus de la moitié est destinée aux pays en développement.
Mme DiCarlo a déclaré aux ambassadeurs que les Nations Unies étaient prêtes à soutenir tous les efforts significatifs visant à instaurer une paix juste et durable en Ukraine, conformément à la Charte des Nations Unies, au droit international et aux résolutions pertinentes de l'Assemblée générale, « comme l'a souligné le secrétaire général lors de sa visite en Ukraine en mars et comme je l'ai répété la semaine dernière à Moscou », a-t-elle fait valoir.
« Les attaques contre les civils et les infrastructures civiles sont interdites par le droit international. Toutes ces attaques doivent cesser immédiatement, que ce soit sur le territoire ukrainien ou russe », a martelé Mme DiCarlo.