Guerre en Ukraine : Au moins 10 065 civils tués et 18 679 blessés depuis le début de l’invasion russe
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui se déroule ce mercredi à New-York, Miroslav Jenĉa, Sous-Secrétaire général pour l’Europe, l’Asie centrale et les Amériques du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix et du Département des opérations de paix, a indiqué qu’au moins 10 065 civils ont été tués et 18 679 blessés depuis le début de l’invasion russe, le 24 février 2022.
Miroslav Jenĉa a constaté que l’intensification des attaques russes contre les installations énergétiques de l’Ukraine, sur fond de fortes chutes de neige et de températures glaciales, aggrave les conditions humanitaires désastreuses à travers le pays.
Il a indiqué que, depuis son dernier exposé sur cette situation devant le Conseil de sécurité, il y a deux semaines, des informations quotidiennes ont fait état d’attaques contre les infrastructures civiles essentielles de l’Ukraine, dont beaucoup ont entraîné des victimes civiles. Depuis que la Russie a lancé son invasion à grande échelle, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a confirmé 10 065 civils tués et 18 679 blessés, a‑t‑il précisé, ajoutant que les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés. Selon lui, la plupart des victimes civiles ont continué d’être causées par des bombardements et des tirs de roquettes dans les zones proches de la ligne de front. Toutefois, a relevé le haut fonctionnaire, les attaques se sont récemment intensifiées contre des zones peuplées à travers le pays. Le 25 novembre, Kyiv a ainsi subi l’attaque de drones la plus importante depuis des mois.
Et depuis août dernier, les restes explosifs de guerre et des mines ont tué 31 personnes et en ont blessé 98 autres, réduisant en outre les moyens de subsistance, en particulier dans les zones rurales. Toutes les attaques contre les civils et les infrastructures civiles doivent cesser immédiatement, a‑t‑il martelé.
Rappelant que cette guerre a contraint 10 millions de personnes à fuir leurs foyers, dont 3,7 millions de personnes déplacées et plus de 6,3 millions de réfugiés, M. Jenča a estimé que le bilan total du conflit sur la population civile est « au-delà de toute mesure ». Outre les vies perdues, les familles déchirées et les blessures physiques, l’impact de la guerre sur la santé mentale de millions d’Ukrainiens se fera sentir pendant des décennies à venir, a-t-il prévenu, insistant sur les graves traumatismes subis par les enfants, qui sont également confrontés à des perturbations majeures dans l’accès aux soins de santé et à l’éducation de base. Compte tenu de la situation sécuritaire, seule la moitié des 3,9 millions d’enfants du territoire sous contrôle ukrainien sont scolarisés en personne à temps plein depuis la rentrée scolaire, a-t-il déploré. Le Sous-Secrétaire général a également dénoncé le risque accru de violence sexuelle et sexiste auquel font face les femmes ukrainiennes, par ailleurs davantage confrontées à la pauvreté que les hommes.
M. Jenča a ensuite alerté que les quatre centrales nucléaires ukrainiennes « restent en danger ». Il a rappelé que, samedi, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a rapporté que la centrale nucléaire de Zaporizhzhia a subi une panne totale de courant hors site pour la huitième fois depuis le début de l’invasion. Et mercredi dernier, l’équipe de l’AIEA présente dans la centrale nucléaire de Khmelnitsky, dans l’ouest de l’Ukraine, a annoncé avoir entendu plusieurs explosions à proximité de l’installation. Tous les sites nucléaires doivent pouvoir fonctionner en toute sécurité et doivent être protégés pour éviter des conséquences potentiellement catastrophiques, a insisté le Sous-Secrétaire général.