Guerre en Ukraine : Des enfants des régions situées sur la ligne de front ont passé jusqu’à 5 000 heures dans des abris souterrains
Au cours des deux dernières années, les enfants des régions ukrainiennes situées sur la ligne de front ont dû passer jusqu’à 5.000 heures - soit l’équivalent de près de sept mois - à s’abriter sous terre, a indiqué vendredi une agence des Nations Unies.
Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), ces enfants ont été contraints de passer entre 3.000 et 5.000 heures - soit entre quatre et presque sept mois - à s’abriter dans des sous-sols et des stations de métro souterraines, alors que les alertes aux raids aériens retentissent au-dessus d’eux.
« Les enfants ont vécu deux années de violence, d’isolement, de séparation d’avec leur famille, de perte d’êtres chers, de déplacement et d’interruption de la scolarité et des soins de santé. Ils ont besoin que ce cauchemar prenne fin », a déclaré dans un communiqué, la Directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell.
Selon les experts de l’ONU, en Ukraine, 40% des enfants ukrainiens n’ont pas accès à une éducation continue en raison du manque d’infrastructures. Dans les régions proches de la ligne de front, la moitié des enfants en âge d’être scolarisés n’ont pas accès à l’éducation. Les dernières données montrent que l’ampleur des lacunes d’apprentissage constatées en 2022 par rapport à 2018 équivaut à une perte de deux ans en lecture et d’un an en mathématiques.
« L’éducation est un pilier de l’espoir, de l’opportunité et de la stabilité dans la vie des enfants, mais elle continue d’être perturbée ou hors de portée pour des millions d’enfants ukrainiens », a ajouté la cheffe de l’UNICEF.
Les conséquences psychologiques de la guerre sur les enfants sont très répandues. Selon les données d’une enquête, la moitié des jeunes de 13 à 15 ans ont des troubles du sommeil et un sur cinq a des pensées intrusives et des flashbacks - des manifestations typiques du syndrome de stress post-traumatique.
Trois quarts des enfants et des jeunes âgés de 14 à 34 ans ont récemment déclaré avoir besoin d’un soutien émotionnel ou psychologique. Cependant, moins d’un tiers d’entre eux ont demandé de l’aide. Dans ces conditions, des parents ukrainiens signalent des niveaux élevés d’anxiété, de peur excessive, de phobies et de tristesse, une baisse de l’engagement scolaire, une sensibilité aux bruits forts et des troubles du sommeil chez les enfants. Au moment où le soutien parental est le plus nécessaire, la moitié des parents interrogés déclarent qu’ils ont du mal à soutenir leurs enfants.
« La poursuite des bombardements ne laisse que peu de chances aux enfants ukrainiens de se remettre de la détresse et des traumatismes liés aux attaques. Chaque sirène et chaque explosion est une source d’anxiété supplémentaire », a fait valoir Mme Russell.
Depuis l’escalade de la guerre il y a deux ans, l’UNICEF a étendu son travail en Ukraine et est actuellement présent à Kyïv, Lviv, Odesa, Dnipro, Poltava, Mykolaiv et Kharkiv pour apporter une aide humanitaire et un soutien essentiel aux enfants et aux familles.