Guerre en Ukraine : Trois travailleurs d’organisations humanitaires tués et seize blessés

Cette année, trois travailleurs d'organisations humanitaires ont été tués à la suite des hostilités en Ukraine. Seize autres ont été blessés.

« Les travailleurs d'organisations humanitaires sont confrontés à des difficultés en raison des hostilités en cours et du manque de conditions de sécurité : des roquettes frappent périodiquement des entrepôts contenant de l'aide humanitaire vitale et des véhicules. Ce n'est qu'en 2024, selon l'INSO (Organisation internationale de sécurité humanitaire et non gouvernementale. - ndlr), que nous avons perdu au moins trois travailleurs humanitaires et seize ont été blessés », ont indiqué les représentants de la Plateforme des organisations humanitaires non gouvernementales en Ukraine à l'occasion de la Journée humanitaire mondiale, célébrée le 19 août.

À l’occasion de cette journée, l'ONU a fustigé les violences "inadmissibles" qui se généralisent contre les travailleurs humanitaires dont 280 ont été tués dans le monde en 2023.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), ce chiffre représente une augmentation de 137 % par rapport à 2022, année au cours de laquelle 118 travailleurs humanitaires avaient été tués. Pire encore, l’année 2024 pourrait être encore plus meurtrière.

Au 7 août, 172 travailleurs humanitaires ont été tués cette année, a souligné l’OCHA, citant le décompte provisoire de la base de données « Aid Worker Security Database », qui remonte à 1997.

Selon ces données, plus de la moitié des morts de 2023 (163) sont des humanitaires tués à Gaza lors des trois premiers mois de la guerre entre Israël et le Hamas, principalement dans des frappes aériennes. Depuis octobre, plus de 280 travailleurs humanitaires ont été tués à Gaza, dont une majorité d’employés de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), selon les Nations Unies.

Le Soudan du Sud, frappé par des violences civiles et intercommunautaires, et le Soudan, où une guerre entre deux généraux rivaux fait rage depuis avril 2023, sont les deux autres conflits les plus meurtriers pour les humanitaires, avec respectivement 34 et 25 morts.

En République démocratique du Congo (RDC), six travailleurs humanitaires ont été tués et 11 enlevés entre janvier et juin de cette année, avec plus de 200 incidents ayant directement ciblé les humanitaires sur le terrain. Outre la RDC, figurent aussi dans le top 10, Israël et la Syrie (sept morts chacun), l’Éthiopie et l’Ukraine (six morts chacun), la Somalie (cinq), et le Myanmar (quatre).

Si le nombre d’humanitaires tués atteint des records, la base de données montre en revanche une diminution du nombre de travailleurs kidnappés en 2023, avec 91 enlèvements. Un chiffre au plus bas depuis cinq ans après le record de 2022 (185).

Face à ces chiffres alarmants, Joyce Msuya, Secrétaire générale adjointe par intérim chargée des affaires humanitaires a appelé à l’action. « La normalisation de la violence contre les travailleurs humanitaires et l’absence reddition des comptes sont inacceptables, inadmissibles et extrêmement préjudiciables aux opérations d’aide partout dans le monde », a-t-elle déclaré.

Dans ce contexte, les responsables de plusieurs organisations humanitaires ont également écrit aux États membres des Nations Unies pour leur demander de redoubler d’efforts afin de protéger tous les travailleurs humanitaires, leurs locaux et leurs biens, comme le stipule la résolution 2730 (2024) du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée en mai. Ils réclament ainsi « la fin des attaques contre les civils, la protection de tous les humanitaires». Les auteurs de ces actes doivent également rendre des comptes, ont-ils ajouté, notant que ceux qui commettent des violations du droit international humanitaire ne peuvent rester impunis.

« Nous continuerons à rester et à intervenir dans les crises humanitaires à travers le monde, mais la situation exige que nous adoptions une position unie pour demander la protection de notre personnel, de nos volontaires et des civils que nous servons », peut-on lire dans la lettre.