Les risques de traite des êtres humains pour les Ukrainiens diminuent

L’entrée sans visa, la protection temporaire et les mesures ciblées de lutte contre la traite des êtres humains à travers l’Europe pour les réfugiés ukrainiens réduisent efficacement les risques de trafic.

La semaine prochaine, trois ans se seront écoulés depuis le début de l’invasion russe. Le déplacement rapide et à grande échelle causé par la guerre en Ukraine, qui a forcé plus de 6,7 millions de personnes à quitter leur pays, a rendu de nombreuses personnes très vulnérables à ces crimes, indiqué un nouveau rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

« Cependant, cette étude souligne que des politiques fortes de lutte contre la traite et une action gouvernementale décisive et unifiée peuvent jouer un rôle crucial dans la réduction de ce risque », a déclaré Angela Me, cheffe de la recherche et de l’analyse à l’ONUDC.

L’étude menée entre février 2022 et décembre 2024, s’appuie sur des données et une enquête menée auprès de plus de 1.600 réfugiés d’Ukraine et sur des entretiens avec des spécialistes. Depuis le début de l’année 2022, les autorités ukrainiennes ont déclaré avoir identifié moins de cas de traite des personnes.

De 2022 à 2023, sur 277 cas de traite domestique ayant fait l’objet d’une enquête, la proportion impliquant l’exploitation du travail (49 %) et des activités criminelles forcées (21 %) a augmenté - tandis que la proportion impliquant l’exploitation sexuelle (29 %) a diminué. Les enfants ukrainiens, quant à eux, ont été victimes de la traite à des fins de travail forcé, de mendicité et d’adoption illégale, tant en Ukraine que dans les pays d’accueil.

Dans l’ensemble de l’Union européenne (UE), 402 victimes ukrainiennes ont été enregistrées en 2022, aussi bien des femmes que des hommes, principalement victimes de la traite à des fins de travail forcé, bien qu’au moins 25 % de ces victimes aient été victimes de la traite avant février 2022. À titre de comparaison, 65 victimes ukrainiennes ont été enregistrées dans l’UE en 2021.

Cependant, seuls 5 % des Ukrainiens et 6 % des non-Ukrainiens fuyant le pays ont déclaré avoir payé des services pour franchir les frontières de manière irrégulière depuis février 2022.

Avant 2022, les Ukrainiens figuraient parmi les principales nationalités des personnes détectées en séjour irrégulier, refoulées par voie terrestre et utilisant des documents frauduleux dans l’Union européenne (UE). Entre 2019 et 2022, les ressortissants ukrainiens représentaient également 11 % de tous les passeurs de migrants détectés aux frontières terrestres de l’UE.