Selon l’Ukraine, l’initiative de paix sino-brésilienne ne fait que créer l'illusion du dialogue
Le ministère des Affaires étrangères de l'Ukraine a critiqué l'initiative de paix sino-brésilienne concernant la guerre en Ukraine, soulignant que ce plan « ne fait que créer l’illusion du dialogue », alors que « l'agresseur poursuit ses actions criminelles ».
Le ministère des Affaires étrangères a souligné que toutes les idées, discussions et plans visant à rétablir la paix en Ukraine devraient être fondés sur deux principes. Le premier : aucune discussion sur l’Ukraine n’est possible qu’en présence de l’Ukraine. Le deuxième : toutes les propositions devraient être fondées sur la Charte des Nations Unies et inclure le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine à l'intérieur de frontières internationalement reconnues.
Le ministère est convaincu que toutes ces propositions peuvent être discutées dans le cadre des plateformes proposées par le Sommet de la Paix.
« Nous considérons que la formule de paix du président ukrainien Volodymyr Zelenskyi est la seule voie vers une paix globale, juste et durable. Il n'est pas nécessaire de créer des formats et des plateformes supplémentaires pour discuter des moyens de parvenir à la paix en Ukraine. La formule de paix inclut tous les outils nécessaires et des plateformes appropriées pour discuter de toutes les idées et consolider diverses idées et concepts », ressort-il du communiqué publié sur le site du ministère des Affaires étrangères.
Selon le ministère, toute initiative qui ne contient pas de référence claire à la Charte des Nations Unies et ne garantit pas le rétablissement complet de l'intégrité territoriale de l'Ukraine est inacceptable.
«Nous exhortons la Confédération suisse et tous les pays qui soutiennent le droit international et la Charte des Nations Unies à éviter de participer à de soi-disant initiatives de paix qui ne peuvent que compliquer le processus visant à parvenir à une paix globale, juste et durable pour l'Ukraine. Les initiatives qui ne reconnaissent pas l'agression armée non provoquée de la Russie contre l'Ukraine, assimilent la victime à l'agresseur, proposent une désescalade aux dépens de la souveraineté et des territoires de l'Ukraine, ne peuvent être soutenues par l'Ukraine », a indiqué le ministère.
En mai, la Chine et le Brésil ont appelé à la tenue d'une conférence de paix internationale reconnue par la Russie et l'Ukraine, avec une participation égale de toutes les parties, et à ce qu'ils ont appelé une discussion équitable de tous les plans de paix. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a qualifié de « destructrice » cette initiative de paix et s'est plaint que Kyiv n'ait pas été impliqué dans le processus. Il a souligné que l'initiative manquait de respect pour l'Ukraine et son intégrité territoriale et que le dirigeant du Kremlin, Vladimir Poutine, devait prendre des mesures pour montrer qu'il souhaitait mettre fin à la guerre.
Le 28 septembre, la Chine et le Brésil ont organisé une réunion à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, pour présenter leur plan. La Suisse était le seul pays occidental invité à cette réunion. Après la réunion, Nicolas Bideau, le porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), a déclaré que la Suisse soutenait l'initiative de paix de la Chine et du Brésil sur l'Ukraine, malgré l'absence d'une mention explicite de la Charte de l'ONU et donc de l'intégrité territoriale de l’Ukraine.
« Nous soutenons l’initiative de la Chine et du Brésil car elle appelle à un cessez-le-feu et à une solution politique au conflit. Elle est d’autant plus importante aujourd’hui car elle propose une alternative aux discours guerriers que nous avons pu entendre cette semaine à l'ONU du côté ukrainien comme du côté russe », a-t-il indiqué.