La Commission d’enquête de l’ONU dénonce des actes de torture pratiqués par la Russie en Ukraine

La Troisième Commission de l’ONU, en charge des questions sociales, humanitaires et culturelles a entendu sept experts des droits humains qui ont exposé des violations en Ukraine, en Fédération de Russie, au Bélarus, au Myanmar et en République populaire démocratique de Corée (RPDC).

Le président de la Commission d'enquête internationale sur l'Ukraine, Erik Møse, a parlé du recours généralisé et systématique à la torture par les autorités russes, des enquêtes récentes ont permis d’établir que ces pratiques ont lieu dans toutes les régions d’Ukraine où elles ont pris le contrôle de territoires, ainsi que dans les centres de détention sur lesquels la Commission a enquêté en Fédération de Russie.

Parmi les éléments supplémentaires identifiés par la Commission d’enquête, il a cité le recours à des pratiques violentes à l’encontre des détenus et le recours récurrent à la violence sexuelle comme forme de torture.  En outre, la Commission a constaté que le personnel déployé par les autorités russes dans les centres de détention agit de manière coordonnée et selon une division du travail dans la perpétration de la torture.

Les délégations ont dialogué avec le président de la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine selon qui les autorités russes auraient agi conformément à une « politique d’État coordonnée » et commis des actes de torture « constitutifs de crime contre l’humanité».

À son tour, la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans la Fédération de Russie, Mariana Katzarova, a constaté que la pratique de la torture s’était « généralisée » en Russie depuis l’invasion de l’Ukraine et a affirmé qu’elle était devenue une manière de réprimer les droits civils et politiques et de « museler les Russes par la peur ».  Mme a rappelé qu’en Russie il n’y avait pas de loi pénale contre la torture, considérée comme un simple abus de pouvoir, ce qui revient à légitimer cette culture de la violence.

Selon elle, l’impunité a laissé son empreinte sur la société russe, qui a fini par considérer cette violence comme un outil de contrôle légitime aux mains de l’État.  D’après une enquête récente, 47% des Russes estiment que la torture devrait être utilisée sur des suspects de crimes violents et seulement 35% d’entre eux s’opposent à son usage, a indiqué Mme Katzarova. L’État se déchaîne non seulement sur les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes, a-t-elle expliqué, mais aussi sur, les prisonniers de guerre ukrainiens, les minorités ethniques, les migrants et les personnes LGBTIQ+, forcées de subir des traitements de conversion, enrôlées de force dans l’armée et envoyées au front de guerre.