La Banque mondiale révise à la baisse ses prévisions de croissance pour l'Ukraine en 2023
L'économie ukrainienne devrait progresser de 0,5 % en 2023, après une contraction spectaculaire de 29,2 % en 2022, année de l'invasion du pays par la Russie, contre les 3,3% prédit au mois de janvier.
Le bilan économique de l'invasion est très lourd, la réouverture des ports ukrainiens de la mer Noire et la reprise du commerce des céréales, ainsi que l'aide substantielle consentie par les donateurs, contribuent à soutenir l'activité économique cette année. Selon des estimations récentes de la Banque mondiale, les besoins pour le relèvement et la reconstruction de l'Ukraine s'élèvent aujourd'hui à 411 milliards de dollars, soit plus de deux fois la taille de l'économie ukrainienne d'avant-guerre en 2021.
Globalement, l'activité économique en Europe et Asie centrale (a) devrait rester faible cette année en raison des répercussions de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, de la persistance d'une inflation élevée et du durcissement des conditions financières.
Les prévisions tablent désormais sur une hausse de 1,4 % de la production régionale en 2023, ce qui est sensiblement mieux que les 0,1 % prévus précédemment. Cette croissance positive, bien que fortement déprimée, témoigne d'une contraction moins forte de l'économie russe et d'une amélioration des perspectives de l'Ukraine. La croissance régionale devrait atteindre 2,7 % en moyenne en 2024-25, sous l'effet d'une baisse de l'inflation, d'une reprise de la demande intérieure et d'une amélioration de l'environnement extérieur.
Dans les économies de marché émergentes et en développement d'Europe et d'Asie centrale, l’envolée des prix à la consommation, en particulier des denrées alimentaires et de l'énergie, a fait grimper l'inflation annuelle médiane à 15,9 % à la fin de 2022. Il s’agit du taux le plus élevé depuis plus de 20 ans, et du taux le plus élevé de toutes les régions en développement. Avant qu'elle ne se mette à augmenter en 2021, l'inflation était inférieure à 4 % en moyenne dans ces pays.
Les perspectives économiques restent hautement incertaines. La croissance anticipée pour 2023 risque d'être plus faible si la guerre provoquée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie s'intensifie encore, si les prix de l’alimentation et de l'énergie continuent d'augmenter, si les hausses de taux d'intérêt s'accélèrent à l'échelle mondiale ou dans la région, ou si les flux de capitaux vers la région s'inversent soudainement. L'évolution actuelle du secteur bancaire dans certaines économies avancées pourrait avoir des répercussions sur la croissance.
Dans un contexte de croissance faible et d'inflation élevée, ce rapport consacre un chapitre spécial à la crise du coût de la vie, qui analyse les effets de l’inflation sur la population de la région. Face à la crise du coût de la vie, les gouvernements des pays de la région ont mis en place des aides sociales et des subventions, notamment en gelant la hausse du prix de l'énergie, en réduisant les tarifs des transports publics et en plafonnant les prix de l'électricité et du gaz naturel pour les ménages et les entreprises.