Ursula von der Leyen : Le coût d'une victoire russe serait bien supérieur à toutes les économies que nous pourrions réaliser maintenant
L’Union européenne doit commencer à travailler sur le futur de son architecture de sécurité et mobiliser les forces combinées de l'Europe, sur le plan financier, structurel et politique, là où elles peuvent avoir le plus grand impact, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen lors du Sommet européen sur la défense et de la sécurité.
Évoquant l'attaque iranienne contre Israël, Ursula von der Leyen a souligné que l’Europe faisant également face à la priorité urgente de soutenir l'Ukraine alors que la guerre menée par la Russie sur son territoire se fait de plus en plus sanguinaire, intense et se prolonge.
« La guerre d'agression brutale menée par la Russie contre l'Ukraine est maintenant entrée dans sa troisième année, et est plus ancrée et plus intense que jamais. La Corée du Nord enchaîne les livraisons d'obus d'artillerie à la Russie. Des drones iraniens survolent chaque jour des villes ukrainiennes. L'Iran apporte même à la Russie l'aide technologique et de fabrication dont elle a besoin pour fabriquer ces drones sur son territoire. D'une manière plus générale, nous observons des transferts d'armes sophistiquées qui jusqu'à présent étaient restées aux mains des États. Des groupes non étatiques tels que les Houthis sont équipés d'armes de nouvelle technologie pour infliger des dommages inouïs. La nouvelle coalition de régimes autoritaires œuvre de concert pour mettre en pièces l'ordre international fondé sur des règles. Pour redessiner les cartes sur différents continents. Et pour amener nos démocraties à un point de rupture. Le fait est que le monde est tout aussi dangereux qu'il l'a été pendant des générations. Et l'Europe en est au centre. Voilà pourquoi il est temps que l'Europe se réveille sur le plan de la défense et de la sécurité. Car les enjeux sont immenses à présent – notre liberté et notre prospérité dépendent de notre sécurité. Et nous devons mettre nos actions au pas de cet environnement de sécurité mouvant », a-t-elle souligné.
Selon la présidente de la Commission européenne, au niveau européen, il faut se concentrer sur trois priorités essentielles : notre état de préparation, les investissements et les partenariats.
« Cela exigera un nouvel état d'esprit européen en matière de défense, de la part aussi bien des États membres et des institutions que de l'industrie et des investisseurs. Et cela exigera aussi le courage politique et moral de demeurer aux côtés de l'Ukraine, ici, sur le sol européen, aussi longtemps que cela sera nécessaire. Car le coût de l'insécurité, le coût d'une victoire russe, est bien supérieur à toutes les économies que nous pourrions réaliser maintenant. Lutter, sans y être préparés, contre des menaces et des conflits multiples reviendrait bien plus cher que ce que nous pouvons nous permettre. C'est pourquoi il est temps que l'Europe intensifie son action en matière de défense et de sécurité », a-t-elle noté précisant que tous les pays membres de l’Union européenne devraient travailler main dans la main pour fournir à l'Ukraine ce dont elle a besoin pour gagner cette guerre.