À son sommet de Washington, l’OTAN devra intensifier son soutien à l’Ukraine et renforcer ses propres capacités de défense
Dimanche, des parlementaires des 32 pays membres de l’OTAN rassemblés en Bulgarie ont estimé que l’Alliance devait saisir l’occasion du sommet de son 75e anniversaire pour, d’une part, accroître son soutien à long terme de l’Ukraine et, d’autre part, renforcer ses propres capacités afin de parer à la menace russe et à d’autres périls pesant sur la sécurité du monde.
S’exprimant devant l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, qui tient sa session de printemps à Sofia, Marcos Perestrello (Portugal) a déclaré: « La conjoncture géopolitique est sans doute plus problématique qu’elle ne l’a jamais été depuis la seconde guerre mondiale. (...) Nous sommes entrés dans une ère d’insécurité mondiale. Les enjeux sont très élevés et l’heure n’est plus aux demi-mesures. En mettant en chantier un ambitieux programme de consolidation de la dissuasion et de la défense de l’OTAN et en apportant à l’Ukraine toute l’aide dont elle a besoin, nous réduirions de facto les risques d’une guerre qui impliquerait les pays alliés », a-t-il ajouté.
De l’avis de Tomas Valasek (Slovaquie), qui a rédigé un avant-projet de rapport pour la commission politique de l’Assemblée, les participants au sommet anniversaire qui se déroulera à Washington du 9 au 11 juillet doivent réaffirmer leur détermination à soutenir l’Ukraine « jusqu’à la victoire finale, signalant ainsi à Vladimir Poutine qu’il aurait tort de compter sur une lassitude de l’Ouest ».
« L’OTAN doit aider l’Ukraine, certes, mais elle doit aussi consolider ses propres défenses, ce qui suppose en particulier que les Alliés européens redoublent d’efforts afin d’atteindre les objectifs fixés pour les dépenses de défense et qu’ils convertissent «[la] hausse de [ces dépenses] en capacités militaires bien réelles ». Les pays alliés doivent augmenter les effectifs de leurs forces armées, combler les manques de matériel d’importance majeure et accélérer le rythme de production de leurs industries de la défense. « L’Europe doit poursuivre ses efforts », a insisté le rapporteur.
L’agression déclenchée illégalement par la Russie contre l’Ukraine a aggravé les risques courus par d’autres États européens non membres de l’OTAN, a fait remarquer Ana Maria Catauta, à commencer par la République de Moldova, la Géorgie et la Bosnie Herzégovine. L’OTAN devrait approfondir ses relations avec ces trois pays pour les aider à faire pièce aux menaces – parmi lesquelles les manœuvres d’intimidation orchestrées par Moscou – qui visent leurs institutions démocratiques.
Dans un avant-projet de rapport rédigé pour la commission politique, Mme Catauta a souligné que « rassurer ces trois partenaires les conforte dans leurs aspirations et renforce la résilience de toute la communauté euro-atlantique face aux menaces autoritaristes ».