Sommet pour la paix : un communiqué commun approuvé (mis à jour)

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Les participants au premier Sommet pour la paix, qui s’est tenu à Bürgenstock, ont approuvé un communiqué commun.

« Nous avons parlé de guerre, de fourniture d'armes et de soutien militaire pendant des mois. Aujourd'hui, nous parlons de paix. Pour la première fois, lors d'une réunion à un niveau aussi élevé, avec autant de pays et d'organisations. Le fait que la grande majorité des États se soient réunis ici et aient approuvé le communiqué commun de Bürgenstock montre ce que la diplomatie peut accomplir grâce à un travail patient », a déclaré la présidente suisse Viola Amherd lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet.

Selon Mme Amherd, elle a également « ressenti un soutien pour cette approche dans de nombreuses discussions » qu'elle a pu avoir en personne lors du sommet.

« Des voix importantes de tous les continents se sont rassemblées ici à Bürgenstock ce week-end. Cette large participation montre que la communauté internationale est préoccupée par la guerre en Ukraine. Cela témoigne de la volonté de ces États d'ouvrir ensemble la voie à la paix. Les perspectives et les positions de départ sont différentes. Cette réunion a été d'autant plus importante qu'elle a permis un large échange de vues », a dit la présidente suisse.

Le communiqué commun de Bürgenstock a été signé par 80 pays et 4 organisations, et après le sommet, il reste ouvert à d'autres pays.

Communiqué commun concernant le cadre de paix

SOMMET DE HAUT NIVEAU SUR LA PAIX EN UKRAINE

Communiqué commun concernant le cadre de paix

Suisse, 15-16 juin 2024

La guerre que mène actuellement la Fédération de Russie contre l’Ukraine continue de causer des souffrances humaines et la destruction à grande échelle, et de générer des risques et des crises qui ont des répercussions d’envergure mondiale. Nous nous sommes réunis en Suisse les 15-16 juin 2024 pour intensifier un dialogue de haut niveau sur les moyens de parvenir à une paix globale, juste et durable pour l’Ukraine. Nous avons réitéré notre adhésion aux résolutions A/RES/ES-1 et A/RES/ES-11/6 adoptées à l’Assemblée générale des Nations Unies et souligné notre engagement à respecter le droit international, y compris la Charte des Nations Unies.

Ce sommet a donné suite aux discussions antérieures qui ont eu lieu sur la base de la formule de paix de l’Ukraine et d’autres propositions de paix conformes au droit international, notamment à la Charte des Nations Unies.

Nous remercions sincèrement la Suisse pour son hospitalité et pour l’initiative qu’elle a prise d’accueillir le sommet de haut niveau. Cet événement témoigne de son engagement ferme en faveur de la promotion de la paix et de la sécurité internationales.

Nous avons eu un échange fructueux, exhaustif et constructif de différents points de vue sur les moyens de mettre en place un cadre pour une paix globale, juste et durable fondée sur le droit international, y compris la Charte des Nations Unies. En particulier, nous réaffirmons notre volonté de nous abstenir de recourir à la menace ou à l’usage de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, à respecter les principes de souveraineté, d’indépendance et d’intégrité territoriale de tous les États, y compris l’Ukraine, à l’intérieur de leurs frontières internationalement reconnues, y compris les eaux territoriales, et à régler les différends par des moyens pacifiques, puisque ces engagements constituent des principes du droit international.

De plus, nous partageons la même vision des aspects fondamentaux suivants :

1. Premièrement, toute utilisation de l’énergie nucléaire et des installations nucléaires doit être sûre, sécurisée, protégée et respectueuse de l’environnement. Les centrales et installations nucléaires ukrainiennes, y compris la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, doivent fonctionner de manière sûre et sécurisée sous le contrôle souverain de l’Ukraine, conformément aux principes de l’AIEA et sous sa supervision.

Toute menace de recours aux armes nucléaires dans le contexte de la guerre actuelle contre l’Ukraine est inadmissible.

2. Deuxièmement, la sécurité alimentaire mondiale dépend de la production et de la distribution ininterrompues de produits alimentaires. À cet égard, la liberté, l’intégralité et la sécurité de la navigation commerciale, ainsi que l’accès aux ports maritimes de la mer Noire et de la mer d’Azov, sont essentiels. Les attaques contre les navires marchands dans les ports et tout au long de la route, ainsi que contre les ports civils et les infrastructures portuaires civiles, sont inacceptables.

La sécurité alimentaire ne doit d’aucune façon être instrumentalisée. Les produits agricoles et autres provenant de l’Ukraine devraient être acheminés librement et en toute sécurité aux pays tiers intéressés.

3. Troisièmement, tous les prisonniers de guerre doivent être libérés dans le cadre d’un échange complet. Tous les enfants ukrainiens déportés et déplacés illégalement, ainsi que tous les autres civils ukrainiens détenus illégalement, doivent être rapatriés en Ukraine.

Nous pensons que la paix requiert la participation et le dialogue de toutes les parties. Par conséquent, nous avons décidé de prendre à l’avenir des mesures concrètes dans les domaines indiqués ci-dessus, avec un engagement accru des représentants de toutes les parties.

La Charte des Nations Unies, y compris les principes de respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de tous les États, peut servir et servira de base à l’instauration d’une paix globale, juste et durable en Ukraine.