Une artiste russe risque 10 ans de prison pour avoir critiqué la guerre en Ukraine
Une journaliste et artiste russe, Alexandra Skotchilenko, a été arrêtée par la police de Saint-Pétersbourg et incarcérée en avril 2022, pour avoir critiqué la guerre en Ukraine. Cette jeune femme risque jusqu’à dix ans de prison.
Journaliste pour un célèbre média indépendant russe, « Bumaga », passionnée par la musique et le théâtre, Alexandra Skotchilenko a participé aux manifestations contre la guerre en Ukraine, rapporte Amnesty International.
Le 31 mars 2022, dans un supermarché de Saint-Pétersbourg, elle commence son action : remplacer les prix des produits par de petites étiquettes en papier donnant des informations sur l’invasion russe en Ukraine. « L’armée russe a bombardé une école d’art à Marioupol où environ 400 personnes se cachaient pour se protéger des bombardements », c’est ce qu’on peut lire sur les étalages des rayons du supermarché.
Le 11 avril 2022, au petit matin. La police se présente à son domicile. Après une première fouille, ce sera l’arrestation. Alexandra Skotchilenko est inculpée de « diffusion publique de fausses informations sur l'utilisation des forces armées russes » en vertu d’un nouvel article du Code pénal, adopté à la hâte par le Parlement russe en mars 2022, pour empêcher les Russes de critiquer l’invasion de l’Ukraine.
Jusqu’à 3h du matin, Alexandra Skotchilenko subit un interrogatoire. Elle est placée dans un centre de détention provisoire où elle a été harcelée par ses codétenues et par le personnel du centre. Quelques semaines après, elle est transférée dans un nouveau centre de Saint-Pétersbourg.
Si elle est reconnue coupable, Alexandra Skotchilenko encourt jusqu’à 10 ans d’emprisonnement. En Russie, des dizaines de personnes risquent des peines similaires pour avoir dit « Non à la guerre ».
Amnesty International a lancé une pétition pour demander sa libération immédiate et l’abandon de charges à l’encontre de l’artiste. Ce mardi, le texte avait rassemblé plus de 21.000 signatures.
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