Guerre en Ukraine. L'essentiel de l'actu : jour 24
Militaire :
- Le ministère russe de la défense a annoncé samedi avoir utilisé la veille des missiles hypersoniques Kinjal pour détruire un entrepôt souterrain d’armements dans la région d’Ivano-Frankivsk, dans l’ouest de l’Ukraine. La Russie n’avait jusque-là jamais fait état de l’emploi de ce missile balistique lors des deux conflits où elle est belligérante : l’Ukraine et la Syrie. Ce type d'arme a été conçu pour mener des attaques très précises, sur de longues distances, mais surtout sans pouvoir les intercepter. Plus tard dans la journée, l’information sur l’utilisation d’un missile hypersonique a été confirmée par les États-Unis.
- Des « missiles » russes ont détruit une usine aéronautique dans le quartier de l’aéroport de Lviv, grande ville ukrainienne près de la frontière polonaise, sans faire de victime, selon son maire Andriy Sadovy.
- Ce samedi 19 mars, les combats intenses se poursuivent dans la région de Louhansk, notamment dans les villes de Roubizhne et Popasna, a informé le chef de l’administration civico-militaire de la région de Louhansk Serhiy Hayday. La situation est également très tendue à Marioupol ou les troupes russes sont en train de détruire le géant métallurgique ukrainien « Azovstal ».
- Les militaires ukrainiens contre-attaquent dans plusieurs directions, notamment dans la région de Mykolaiv et dans les banlieues de Kyiv. Selon Vitaly Kim, gouverneur de la région de Mykolaiv, les troupes russes continuent de tirer sur les abords de Mykolaiv, mais ils sont désormais à 50-70 km de la ville. Dans la région de Kyiv, les Russes ont été également repoussés à 70 km de la capitale ukrainienne.
- Dana la région de Donetsk, les militaires ukrainiens ont détruit 5 chars, 6 véhicules blindés de combat, 4 véhicules et un drone russes.
Politique :
- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jugé samedi qu'il était temps pour Moscou d'accepter de se « réunir » pour « discuter » sérieusement de paix afin d'éviter à la Russie des conséquences « sur plusieurs générations ». ‘Des négociations portant sur la paix et la sécurité pour l'Ukraine sont la seule chance pour la Russie de minimiser les dégâts causés par ses propres erreurs », a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur Facebook.
- À son tour, le chef de la délégation russe aux pourparlers avec Kyiv a annoncé avoir constaté un « rapprochement » des positions sur la question d’un statut neutre de l’Ukraine et des progrès sur celle de la démilitarisation du pays. « Le sujet du statut de neutralité de l’Ukraine et de sa non-adhésion à l’Otan est l’un des points clés des négociations, c’est le point sur lequel les parties ont rapproché le plus possible leurs positions », a déclaré Vladimir Medinski, cité par les agences russes.
- L'Ukraine appelle la Chine à se joindre aux Occidentaux et à « condamner la barbarie russe » en Ukraine. « La Chine peut être un élément important du système de sécurité mondial si elle prend la bonne décision de soutenir la coalition des pays civilisés et de condamner la barbarie russe », a tweeté Mykhaylo Podoliak, un conseiller de la présidence et un des participants aux négociations avec la Russie.
Crimes de guerre :
- Les organismes d'aide humanitaire luttent pour parvenir à secourir dans les villes encerclées d'Ukraine les habitants piégés, dont des centaines de milliers de femmes et d'enfants, a expliqué samedi le Programme alimentaire mondial (PAM). Selon Jakob Kern, coordinateur d'urgence du PAM pour la crise en Ukraine le défi principal « est de parvenir à aller dans les villes qui sont encerclées ou sur le point de l'être ». Il a déclaré que la tactique « de siège » russe en Ukraine est « inacceptable au XXIe siècle »
- Cent-douze enfants ont été tués par la guerre en Ukraine et au moins 140 autres blessés depuis le début de l'invasion russe, a déclaré samedi le parquet général ukrainien.
- Une attaque russe a fait sept morts et cinq blessés dans le village de Makariv, région de Kyiv.
- Le village de Demydov, région de Kyiv pourrait être inondé à cause de la destruction du barrage par les troupes russes.
- Au moins un millier de personnes se trouvaient à l'intérieur du théâtre de Marioupol détruit le 16 mars par une frappe aérienne russe. Trois jours après, plus de 500 personnes restent toujours sous les décombres.
Société :
- Plus de 3,3 millions de réfugiés ont désormais fui l'Ukraine depuis l'invasion russe, selon un bilan des Nations Unies. Près de 6,5 millions de personnes seraient déplacées à l'intérieur du pays.
- Le pape François a rendu visite samedi à des enfants ukrainiens soignés à l'hôpital pédiatrique du Vatican Bambino Gesu, à Rome. Une cinquantaine d'enfants y ont été soignés depuis le début de la guerre, selon le Vatican.
- Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a déclaré que la Grèce était prête à rebâtir la maternité de Marioupol, bombardée par l'armée russe le 9 mars.
- Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a une novelle fois mis en garde samedi contre les répercussions de la guerre en Ukraine qui « perturbe déjà les chaînes d'approvisionnement et fait monter en flèche les prix du carburant, de la nourriture et des transports. Nous devons faire tout notre possible pour éviter un ouragan de famines et un effondrement du système alimentaire mondial ».
Économie :
- Selon Serhiy Martchenko, ministre des Finances ukrainien, l'Ukraine n'est pas en danger de défaut de paiement car cette année, le pays gère et rembourse soigneusement ses dettes.
Sanctions :
La Pologne a proposé à ses partenaires européens d'instaurer un embargo total sur le commerce avec la Russie, a annoncé samedi le Premier ministre Mateus Morawiecki qui a jugé nécessaire de durcir encore les sanctions visant Moscou. « La Pologne propose d'ajouter aussi rapidement que possible un blocus commercial aux sanctions, un blocus sur le commerce maritime mais aussi sur le commerce terrestre. La mise à l'arrêt totale du commerce de la Russie obligerait cette dernière à se demander s'il ne serait pas mieux de mettre un terme à cette guerre cruelle », a dit le chef du gouvernement polonais.
Le groupe de hackers Anonymous continue ses cyberattaques incessantes sur la Russie. Après avoir perturbé les sites de la présidence russe et affiché des images de la guerre sur les chaines de télé nationales, le groupe revendique des actions de plus grande ampleur encore.
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