Le représentant de l’Ukraine auprès de l’ONU compare les forces armées russes au Hamas palestinien
« La Russie prétend libérer le Donbass; en fait, elle libère le Donbass de tout ce qui y vit », a-t-il déclaré, faisant état de villes réduites en cendres, de viols, de tortures et d’intimidations d’une incroyable cruauté, avant d’évoquer le sort d’une famille de région de Donetsk, exterminée, « car elle avait refusé de laisser son foyer aux troupes russes ».
Le diplomate ukrainien a rappelé que près de cinq millions de ses concitoyens sont considérés comme déplacés et que ceux qui habitent près des lignes de front n’ont qu’un accès limité aux soins. Alors que la saison froide approche, il a évoqué « les images terrifiantes de l’hiver dernier », quand la Russie pilonnait sans relâche les infrastructures énergétiques ukrainiennes. Alarmé par les renseignements dont il dispose faisant état d’un stockage de missiles par la Russie, en prévision d’une campagne de bombardement hivernale, le représentant a réclamé des systèmes de défense aérienne pour protéger les infrastructures de son pays. Dénonçant les dégâts environnementaux causés par l’agression russe, ainsi que la prolifération des mines, il s’est attardé sur la région de Kharkiv, la plus attaquée ce mois-ci, ainsi que sur les prétextes mensongers utilisés par la Russie pour frapper. Après avoir cité un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, selon lequel les forces armées russes pilonnent délibérément des cibles civiles à l’aide de missiles balistiques Iskander, il a jugé « particulièrement absurde » que la Russie brandisse encore l’excuse du nazisme alors que sévit sur son territoire « une véritable hystérie antisémite » à l’heure actuelle.
Qualifiant d’« espoir idéaliste » la perspective d’un cessez-le-feu sans libération des territoires occupés, le représentant a prévenu que les crimes russes ne demeureront pas impunis. Il a réclamé une attention constante de l’ONU, qui doit condamner « de manière plus audible et plus forte » les crimes de l’agresseur.
Il a par ailleurs signalé que le projet de résolution annuelle présenté à l’Assemblée générale sur la situation des droits humains en Ukraine a été élargi pour englober tous les territoires occupés temporairement. Soulignant l’importance « vitale » que revêt ce texte, il a invité tous les États Membres à s’en porter coauteurs.
Le délégué a ensuite dénoncé la propagande russe « déshumanisante » et « meurtrière », qui met tout en œuvre pour que les populations russes considèrent ce « génocide » comme acceptable. Il a dressé un parallèle avec la vague d’antisémitisme en cours en Russie, évoquant des « pogroms » ainsi que des manifestations nostalgiques de l’Allemagne nazie. Jugeant ridicule l’hypothèse lancée par la Russie selon laquelle l’Ukraine dirigerait ces manifestations en sous-main, il a assuré que son pays n’aspire qu’à la paix et au respect de la Charte des Nations Unies.