L’Ukraine se classe au deuxième rang mondial du nombre de victimes de mines antipersonnel
Selon le rapport établi par le Handicap International, en 2022, au moins 4 710 personnes ont été tuées ou blessées par des mines antipersonnel ou des restes explosifs de guerre. (Cette diminution par rapport aux 5 544 victimes enregistrées en 2021 est principalement due aux difficultés importantes rencontrées dans la collecte de données en Afghanistan.)
Parmi elles, 1 661 ont perdu la vie, 3 015 ont été blessées, tandis que le statut de 34 personnes reste inconnu. Les civils représentent 85 % des victimes, et près de la moitié des victimes civiles sont des enfants (49 %), soit un total de 1 071 lorsque leur groupe d'âge est connu.
Pour la troisième année consécutive, la Syrie a enregistré le plus grand nombre de victimes, avec 834 victimes en 2022, suivie par l'Ukraine (au moins 608 victimes en 2022), le Yémen (582) et le Myanmar (545), entre autres.
« Depuis 2015, après des années de déclin, nous assistons chaque année à un nombre élevé de victimes de mines. Les conflits prolifèrent et certaines armées, comme la Russie en Ukraine, utilisent des mines terrestres à grande échelle. Nous observons également que des zones restent contaminées pendant de longues périodes, faisant des victimes longtemps après la fin des violences. Par exemple, au Yémen, les hostilités ont considérablement diminué depuis la trêve d'octobre 2021, mais les gens continuent d'être victimes de l'héritage des batailles passées. En 2022, près de 600 personnes ont été tuées ou blessées par des mines, des engins improvisés ou des restes d'explosifs dans le pays », a déploré Anne Héry, Directrice du Plaidoyer de Handicap International
Selon l'Observatoire, l'utilisation de nouvelles mines par les forces armées du Myanmar a considérablement augmenté depuis 2021, notamment à proximité d'infrastructures essentielles, telles que les tours de téléphonie mobile, les entreprises d'extraction et les oléoducs et gazoducs.
Les forces russes ont largement utilisé des mines antipersonnel depuis leur invasion de l'Ukraine qui a débuté le 24 février 2022. Il a été rapporté que les forces russes ont utilisé au moins 13 types de mines antipersonnel. L'Observatoire signale également l'utilisation de mines antipersonnel par les forces gouvernementales ukrainiennes dans et autour de la ville d'Izium en 2022, alors que la ville était sous contrôle russe. L'Ukraine est liée par le traité d'interdiction des mines.
Des groupes armés non étatiques d'au moins cinq pays ont également utilisé des mines antipersonnel en Colombie, en Inde, au Myanmar, en Thaïlande et en Tunisie.
Au total, 60 pays et territoires ont des terres contaminées par des mines antipersonnel.
En octobre 2023, au moins 24 États parties ont une contamination par les mines improvisées avérées ou suspectées : Afghanistan, Bosnie-Herzégovine, Burkina Faso, Cameroun, Afrique centrale, Colombie, Guinée-Bissau, Irak, Mali, Mexique, Mozambique, Niger, Nigeria, Philippines, République démocratique du Congo, Somalie, Tchad, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Ukraine, Venezuela et Yémen.
En 2022, les mines improvisées (engins explosifs positionnés manuellement, généralement de fabrication artisanale, auto-activés par la victime, conçus pour tuer, blesser, endommager, etc. comme une mine) ont fait le plus grand nombre de victimes pour la septième année consécutive (1 517, soit 32 %). Les mines antipersonnel manufacturées ont fait 628 victimes. Les restes explosifs de guerre représentent environ 20 % des victimes enregistrées par l'Observatoire en 2022 (946). Les restes d'armes à sous-munitions ont fait au moins 194 victimes.