Des similitudes avec un missile nord-coréen observées dans des débris examinés à Kharkiv
« Après la frappe, de très grandes parties sont restées intactes, y compris la queue, ce qui nous a permis de constater qu'il s'agissait d'un missile Iskander atypique », a déclaré Dmytro Tchoubenko, porte-parole du bureau du procureur régional de Kharkiv, ajoutant que des examens étaient en cours.
Il a fait remarquer qu'il n'y avait jamais eu auparavant de cas où les Russes avaient essayé de cacher les marquages sur les missiles qu'ils avaient tirés sur la région de Kharkiv.
« La tentative d'effacer les chiffres sur certaines parties indique une volonté de cacher des informations sur le missile. En outre, nous pouvons voir sur l'équipement interne que les inscriptions ne sont pas très nettes et qu'elles sont faites au hasard. Habituellement, sur les missiles de ce type, fabriqués en Union soviétique et déjà en Russie, les inscriptions sont très soignées, tout est fait très minutieusement, et dans certains cas, les noms du personnel de l'usine sont même inscrits afin d'établir les responsables – qui a fait quoi exactement. Cela n'existe pas ici. Et les inscriptions, les chiffres, les abréviations qui y figurent sont de différents types », a expliqué M. Tchoubenko.
Les experts ont des doutes non seulement sur la qualité, a-t-il ajouté. Il a été établi qu'il existe des différences techniques entre les débris examinés et un véritable missile Iskander.
« Ce missile est légèrement plus grand que l'Iskander, littéralement 10 mm de diamètre. Il diffère sur le plan interne : il s'agit d'un enroulement de fils, car l'Iskander est protégé contre la guerre électronique et dispose de commandes spéciales. Ici, il n'y en a pas, les fils courent simplement à l'intérieur du missile », a dit M. Tchoubenko.
Toutefois, les experts ne peuvent affirmer avec certitude qu'il s'agit d'un missile de fabrication coréenne. Le bureau du procureur suggère que la Fédération de Russie est passée à une production de missiles plus négligente, ou qu'il pourrait s'agir d'un missile fabriqué par un autre pays.
« D'après les informations disponibles sur Internet, y compris les photos des défilés nord-coréens, les tuyères et la queue de ce missile sont très similaires. Et, en effet, le missile nord-coréen a été fabriqué sur la base de l'Iskander. C'est pourquoi nous penchons pour la version selon laquelle il s'agit peut-être d'un missile fourni par la Corée du Nord. Mais je tiens à souligner qu'il n'existe actuellement aucune preuve directe permettant d'affirmer qu'il s'agit de la Corée du Nord ou d'un autre pays », a indiqué le porte-parole.