Oleksandre Syrsky, le commandant de l'armée ukrainienne
La condition de la victoire sur la Russie est l’unité et la force de l’Ukraine
29.03.2024 21:33

Conformément au décret du Président ukrainien, Oleksandre Syrsky a été nommé commandant en chef des forces armées en février de cette année. Cette nomination, ainsi que les changements ultérieurs dans la direction militaire, le retrait des troupes ukrainiennes d'Avdiivka, la longue offensive des envahisseurs russes et l'annonce de la transition de l'Ukraine vers une défense stratégique, ont fait l'objet d'une attention particulière, et pas seulement en Ukraine. Certains alliés et partenaires occidentaux de l’Ukraine ont commencé à se poser des questions quant aux capacités lui permettant de poursuivre la lutte contre l’ennemi. Le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, le colonel-général Syrsky a fait le point sur la situation dans une interview accordée à Ukrinform.

-Monsieur Syrsky, des nouvelles inquiétantes continuent d'arriver du front. L'ennemi continue de faire pression sur les positions ukrainiennes, tente d'avancer dans la direction de Koupiansk et de Liman, menace Yampol et Siversk. La situation dans la direction Avdiivka reste difficile. Nous savons que l’ennemi progresse au prix de lourdes pertes, mais… Que se passe-t-il ? Les forces armées ukrainiennes disposent-elles des ressources et des capacités nécessaires pour stopper cette avancée ennemie ?

- La situation au front est vraiment difficile. Mais elle ne peut jamais être facile. Sans aucun doute, chaque jour exige un maximum d’efforts de la part de nos soldats et officiers. Mais nous sommes non seulement sur la défensive, mais nous avançons également chaque jour dans des directions différentes. Récemment, le nombre de positions que nous avons gagnées dépasse le nombre de positions perdues. L'ennemi n'a pas réussi à avancer de manière significative dans des directions stratégiques ; ses gains territoriaux, le cas échéant, sont d'une importance tactique. Nous contrôlons cette situation.

Il faut reconnaître que la situation actuelle est tendue dans certains domaines. Les occupants russes continuent d’intensifier leurs efforts et disposent de davantage de ressources humaines. Traditionnellement, ils ne prêtent pas attention aux pertes et continuent d’utiliser la tactique des assauts massifs. Dans certaines directions, des unités des Forces de défense ukrainiennes repoussent plusieurs dizaines d'attaques.

L'expérience des derniers mois et semaines montre que l'ennemi a augmenté de façon significative l'activité de son aviation, utilisant notamment des bombes aériennes guidées qui détruisent nos positions.  Mais nous avons appris à combattre non pas par la quantité de munitions, mais par l'habileté à utiliser les armes disponibles. De plus, nous profitons des avantages des drones. Bien que l'ennemi essaie de nous rattraper avec cette arme efficace. L'ennemi poursuit ses actions offensives sur un large front, tente à tout prix d'atteindre les frontières des régions de Donetsk et de Louhansk, de nous serrer sur la rive gauche du Dnipro dans la région de Zaporijjia.

Dans certaines zones du front, nous avons réussi à égaliser la situation en ce qui concerne l'artillerie, ce qui a immédiatement eu un impact sur la situation dans son ensemble. Nos artilleurs utilisent des munitions de haute précision pour détruire les concentrations ennemies même à des dizaines de kilomètres de la ligne de front. L'ennemi non seulement subit quotidiennement d'importantes pertes en effectifs et en équipements, en particulier en systèmes d'artillerie, mais il ne peut jamais se sentir en sécurité nulle part, y compris dans les territoires temporairement occupés de l'Ukraine. Il s'agit d'un facteur psychologique important. Ils n’auront pas la paix sur notre terre. Jamais. Et chaque occupant devrait en être conscient.

Il est également très significatif que l'activité aérienne de l'ennemi ait également été réduite, bien entendu grâce à l'habileté de nos unités de défense aérienne. En seulement 10 jours en février, ils ont abattu 13 avions ennemis, dont deux avions de surveillance et de contrôle A50 d'importance stratégique.

Nous sommes donc satisfaits de la compétence du personnel. Nous espérons recevoir de nos partenaires un plus grand nombre d'équipements de défense aérienne et, surtout, des missiles, d'autant plus que l'ennemi a adopté la tactique de frappes aériennes massives contre les troupes et les infrastructures civiles ukrainiennes, ainsi que contre les villes pacifiques d'Ukraine. Il est de notre devoir de les protéger.

Nous changeons également de tactique en mer. Les attaques de drones sans pilote contre les navires ennemis sont si efficaces qu'elles permettent de parler de changements dans la stratégie des opérations de combat en mer en général. Nous détruisons délibérément la flotte russe de la mer Noire. Et nous continuerons à le faire. La dernière destruction de plusieurs navires à Sébastopol n’en est qu’un preuve supplémentaire.

- Votre nomination a eu lieu après le limogeage qui a fait grand bruit et, soyons francs, n’était pas tout à fait compréhensible de ce poste du général Valery Zalouzhny. À quoi sont liés ces changements, ainsi que le reformatage de la quasi-totalité de la direction militaire ? Comment de tels changements étaient-ils perçus dans les troupes ?

- L'armée a un devoir : nous ne discutons pas des ordres, nous les exécutons. Donc, si le président du pays, le commandant en chef suprême, avait ses raisons pour prendre une telle décision, surtout pendant la phase active de la guerre, cela signifie que ces raisons sont valables.

Le général Zalouzhny et moi avons travaillé côte à côte dans les moments les plus difficiles depuis le début de l’invasion russe à grande échelle, et même avant. Travaillé comme une seule équipe. Je lui souhaite du succès dans son nouveau poste à hautes responsabilités.

Je peux dire que toutes nos connaissances et toute l'expérience déjà acquises au cours d'une guerre à grande échelle dans des batailles avec des forces ennemies supérieur en nombre viseront à accroître l'efficacité de nos actions et à maximiser les dégâts infligés aux groupes de frappe ennemis.

Sur cette base, nous élaborons les algorithmes des institutions de l'administration militaire à tous les niveaux. Il s'agit d'une planification détaillée et minutieuse des actions des unités, des brigades et des régiments, en tenant bien entendu compte des besoins du front. En fait, non seulement le succès de chaque opération militaire, mais aussi la vie des gens dépendent du travail clair de ce secteur vertical, qui inclut la planification et le soutien des opérations militaires, de la livraison en temps opportun des armes et munitions les plus récentes de la part de nos partenaires occidentaux. Les commandants de tous les niveaux doivent s’en souvenir, et nous le rappelons constamment à nos alliés occidentaux.

Nos quartiers doivent connaître tous, sans exception, les besoins du front et maîtriser la situation dans toutes ses parties. En cela, la première priorité est la qualification des officiers appartenant à l’administration militaire.

Je peux confirmer que des officiers de combat possédant une vaste expérience pratique des opérations de combat, qu'ils ont acquise sur les champs de cette guerre vont réintégrer l'état-major et des autres institutions de l'administration militaire.

- Quels changements auront lieu sur le champ de bataille après votre nomination ?

- La situation sur le champ de bataille ne dépend pas seulement du commandant en chef, comme vous le comprenez. La guerre moderne requiert de la détermination et de l’initiative sur le terrain, là où se déroulent les combats. Le succès des opérations de combat dépend des officiers, des sergents et des soldats qui se trouvent dans les tranchées et dans les points forts : ce sont eux qui portent sur leurs épaules cette énorme charge de combat.

Nous pouvons définir une stratégie et coordonner les actions, répondre rapidement aux changements de situation et aux besoins du front. Dans le même temps, la philosophie de l'utilisation des troupes - c'est du moins ma position - devrait être basée sur la formule principale. L’atout le plus précieux de nos forces armées réside dans leurs effectifs. Notre tâche est de protéger la vie de nos soldats tout en infligeant un maximum de pertes à l'ennemi.

La mise en œuvre de ce principe nécessite de maintenir un équilibre entre l'exécution des missions de combat et la reconstitution des unités militaires. Nos militaires est des héros, mais leurs pouvoirs ne sont pas illimités, ils ont également besoin de se reposer.

C'est pourquoi le processus de rotation des unités militaires sur la ligne de front a déjà été lancé aujourd'hui, ce qui nous permet de reconstituer pleinement la capacité de combat non seulement des équipements, mais avant tout d'assurer le repos et la récupération de nos militaires.

Nous avons besoin de personnes pour assurer ce processus. C'est pourquoi je voudrais que chaque homme en âge de servir en Ukraine comprenne que la survie de l'Ukraine dépend de sa volonté et de ses actes.

Pour que vous compreniez, ce processus ne se limite pas aux seules activités des centres de recrutement. Il s'agit d'un ensemble de questions qui incluent la formation des personnes, leur équipement et leur mise à disposition. Ces efforts comprennent également des mesures de protection sociale pour les militaires et les membres de leur famille. Il faut penser à l'évolution de la vie d'un militaire après sa libération ou sa démobilisation. Bien entendu, il est impossible d’accomplir toutes ces tâches uniquement grâce aux efforts des forces armées. Nous constatons que l’État ne reste pas à l’écart et crée déjà des mécanismes pour résoudre tous ces problèmes.

Les Ukrainiens continuent de défendre leur pays, certains reviennent même de l'étranger. Nous avons beaucoup de bénévoles et ce n’est pas une exagération. Je ne prétends pas qu’il n’y a pas de problèmes, mais j’insiste sur le fait que nous faisons tout pour les résoudre.

- Selon les dernières informations, pour maintenir la capacité de combat et assurer la rotation des unités et parties des Forces armées sur le front, il était nécessaire de mobiliser 500 000 personnes supplémentaires. Est-ce que ce chiffre a été revu ?

- Après avoir revu nos ressources internes et clarifié la composition de combat des Forces armées, ce chiffre a été considérablement réduit. Nous espérons avoir suffisamment de personnes capables de défendre la Patrie. Il ne s’agit pas seulement des mobilisés, mais aussi des bénévoles.

Il ne faut pas oublier que les humains ne sont pas des robots. Ils sont épuisés physiquement et psychologiquement, notamment dans les conditions des hostilités. Par exemple, les personnes qui se sont portées volontaires pour aller se battre en février 2022 ont aujourd’hui besoin de repos et de soins. Il suffit de mentionner que la 110e brigade de combat s’est combattue dans la direction d'Avdiivka dès le début de l'invasion à grande échelle. Les militaires ont besoin de récupérer et de se reposer, et c’est une nécessité objective. Et ce n’est qu’un exemple, il y a beaucoup d’unités comme ça.

Nous réexaminons actuellement les effectifs de certaines unités qui ne sont pas déployées sur la ligne de front sur la base d'un audit de leurs activités. Cela nous a permis de transférer des milliers de militaires vers des unités de combat.

Mais même en même temps, il faut rester raisonnable. Toutes les armées du monde disposent de personnel qui ne participe pas aux opérations de combat, mais qui approvisionne des unités de combat. Il s’agit d’une partie tout aussi importante du travail. La guerre que nous sommes contraints de mener contre les envahisseurs russes est une guerre d’usure, une guerre de logistique. Par conséquent, l’importance de l’efficacité des unités arrière ne peut être sous-estimée. Il s'agit du système d'approvisionnement des troupes en nourriture et en munitions, des unités de réparation, des installations médicales et bien d'autres choses. Ces personnes contribuent à l’efficacité des opérations de combat.

En particulier, je tiens à souligner que les citoyens mobilisés ne vont pas immédiatement au front. À l’exception de cas très particulières, par exemple lorsqu’une personne a déjà une expérience du combat, la grande majorité de ces individus arrivent dans des unités et centres militaires de formation. En février de cette année, le nombre de personnes suivant une telle formation représentait 84 pour cent du nombre total de personnes mobilisées. Ce n’est qu’après une telle formation qu’ils pourront être envoyés rejoindre les unités militaires qui sont sur le front.

- Lorsque les troupes ukrainiennes ont quitté Avdiiivka, la propagande russe prétendait que des milliers de soldats ukrainiens se seraient faits prisonniers. Que s'est-il réellement passé là-bas ?

- Nous avons retiré nos forces d'Avdiivka, car l'ennemi avait un avantage significatif en termes de forces et de moyens d'assaut. En raison des bombardements constants de bombes aériennes guidées, l'intégrité de notre défense a été brisée, ce qui a donné à l'ennemi la possibilité d'avancer progressivement. Le manque de munitions pour notre artillerie a également joué un rôle négatif. Cela rendait impossible la conduite d'une lutte efficace contre-batterie dans de telles conditions. Ainsi, afin de préserver l'environnement et de sauver des vies, j'ai décidé d’abandonner Avdiivka.

Malheureusement, au cours de ces combats, 25 militaires ukrainiens se sont faits prisonniers par les Russes. C'est la guerre... Les propagandistes russes tentent d'utiliser diverses vidéos montrant des soldats ukrainiens capturés pour discréditer les forces de défense ukrainiennes, exercer une pression psychologique et semer la panique parmi les Ukrainiens.

Je veux dire à ces militaires, s'ils m'entendent bien, à leurs familles : nous n'avons oublié personne et nous faisons tout pour libérer ces militaires de la captivité ennemie. Tant les dirigeants de notre État que la Direction principale du renseignement du ministère de la Défense et le commandement des forces armées sont pleinement impliqués dans ces efforts.

Il convient également de rappeler que l'offensive sur Avdiivka a entraîné des pertes importantes pour l'ennemi, dont la « télévision russe » ne parlera pas. Seulement dans la période du 10 octobre 2023 au 17 février 2024, les envahisseurs russes ont perdu 47 186 hommes, 364 chars, 748 véhicules blindés de combat, 248 systèmes d'artillerie, 5 avions en direction d'Avdiivka.

- Dès le début de la guerre à grande échelle, qui dure depuis plus de deux ans, vous avez dirigé la défense de Kyiv, dirigé les troupes lors de la libération du territoire de la région de Kharkiv. Selon les estimations de plusieurs médias occidentaux, la menace d'une offensive russe plane à nouveau sur Kharkiv. Cette menace serait-elle réelle à votre avis ?

- Nous ne pouvons ignorer aucune information sur les préparatifs de l'ennemi en vue d'actions offensives, c'est pourquoi nous prenons toutes les mesures pour répondre de manière adéquate à une telle possibilité. Aujourd'hui, nous réalisons un vaste ensemble de travaux sur l'équipement de fortification des territoires et des positions, nous installons un système complexe de barrières et nous prévoyons l'utilisation de nos troupes en cas de telles actions.

Nous avons déjà l'expérience des opérations militaires dans la région de Kharkiv, nous avons réussi à « calculer » l'ennemi et à libérer une grande partie de la région de Kharkiv. C’est alors que se produit l’effondrement à grande échelle du front russe. Si les Russes y retournent, Kharkiv sera pour eux une ville fatale.

Mais, bien entendu, chaque opération militaire est unique à sa manière, et le simple fait d’utiliser son papier calque conventionnel dans la prochaine situation sur le front ne réussira en aucun cas. La guerre moderne est un problème mathématique comportant des centaines de variables dans lequel chaque élément peut être crucial.

- Je ne peux que demander, que deviennent les lignes de fortifications le long desquelles nos troupes étaient censées se retirer d'Avdiyivka ?

- Je vais commencer par l'essentiel. Nous avons réussi à arrêter l'ennemi près d'Avdiivka, en utilisant les positions équipées pendant la bataille. La ligne principale de fortifications est équipée et placée beaucoup plus loin, dans la profondeur de notre défense. Actuellement, la préparation de puissantes lignes de défense est en cours dans presque toutes les directions. Pour les dirigeants de l’État et des forces armées, pour les administrations locales, etc., la construction de lignes et d’ouvrages de fortification constitue désormais l’une des priorités.

Les fortifications solides sauvent la vie de nos soldats. La construction d'un vaste système de structures d'ingénierie et de fortification n'est pas seulement la tâche des unités d'ingénierie des forces de soutien des forces armées ukrainiennes et des unités militaires. Les administrations militaires régionales et les unités du Service spécial des transports de l'État sont également impliquées dans ce processus. Ce travail est en cours.

- Quelle est l'importance de l'aide apportée aux forces armées par nos alliés et partenaires occidentaux ?

- Nous sommes très reconnaissants envers nos alliés occidentaux, les pays de l'OTAN, l'Union européenne et d'autres partenaires pour leur soutien. Sans un tel soutien, sans la fourniture d’armes, de munitions, d’équipements de défense aérienne et d’équipements lourds, il nous serait beaucoup plus difficile de lutter contre un ennemi insidieux et puissant.

Nous serions encore plus reconnaissants si cette aide arrivait rapidement et en quantité suffisante. Il faut l’admettre : nous n’avons pas pu obtenir de plus grands succès lors de l’offensive de Kharkiv parce que nous n’avions pas suffisamment de ressources. Le manque de ressources et de munitions nécessaires a donné aux Russes la possibilité de s'enfoncer profondément dans le sud de l'Ukraine, dans la région de Zaporijjia, et l'assaut contre ces positions, sans soutien aérien efficace, nous a coûté des pertes humaines et du matériel.  Le dernier cas est celui d’Avdiyivka. Nous maintiendrions certainement ces positions si nous disposions d'un nombre suffisant d'armes antiaériennes et d'obus d'artillerie.

Il ne s’agit pas d’un reproche, mais d’un énoncé de fait. Je crois que nos alliés ont déjà compris à qui ils ont affaire en Russie et aimeraient beaucoup voir notre succès dans la lutte contre l'ennemi. Nous manquons d’armes, nous pouvons faire tout le reste nous-mêmes. Nous sommes reconnaissants envers nos partenaires pour chaque projectile, pour chaque tonne de carburant. Mais pour planifier efficacement les opérations, nous avons besoin de prévisibilité de cet approvisionnement.

Aujourd’hui, les Forces de défense accomplissent des tâches sur toute l’immense ligne de front, avec en fait une pénurie d’armes et de munitions. Dans ces conditions, le passage à la défense stratégique est une décision logique. Mais l’inverse est tout aussi logique : si l’Occident, comme il le prétend, fournit à l’Ukraine tout ce dont ses forces armées ont besoin, il permettra de repousser l’ennemi, quel que soit le nombre de personnes mobilisées par la Russie, et de mettre enfin fin à cette guerre par une victoire militaire infligée à l'ennemi.

Mais nous ne restons pas non plus les bras croisés, mais nous développons les capacités de l’industrie de défense nationale. Si les Européens participent à son développement dans les volumes qu'ils promettent, je pense que nous résoudrons le problème de la « faim de munitions » avec le temps. Actuellement, en termes de nombre d'innovations et de développements propres d'armes, d'équipements militaires et, surtout, de leur utilisation pratique sur le champ de bataille, l'Ukraine figure parmi les leaders absolus.

Dans ce contexte, on peut citer le réarmement des unités d'artillerie avec le canon produit en Ukraine « Bohdana » de 155 mm, avec l'ajout simultané de son système de tir automatique. Bientôt, on peut s’attendre à ce que certains obusiers occidentaux soient produits en Ukraine. Cela s’applique également au développement d’armes de missiles et de systèmes de contre-batterie modernes. La société connaît déjà bien la production de drones. Toutes ces mesures peuvent donc fournir dans un avenir proche un avantage opérationnel sur l'ennemi au front.

Un autre bon exemple est la restauration et la révision des obusiers M777 de fabrication américaine. Nous avons établi la production de certaines de ces pièces en Ukraine. En particulier, lors de la restauration de chaque unité de cet obusier, 40 pour cent des pièces détachées et pièces de rechange fabriquées pour les besoins des forces armées ukrainiennes dans des entreprises nationales sont utilisées. L'épaule de l'approvisionnement, de l'entretien, de la réparation et de la récupération a été réduite à plusieurs reprises, et le front ressent ces changements qualitatifs.

- Quelle est la chose la plus importante pour le commandant Syrsky aujourd'hui ?

- Comme je l'ai déjà dit, l'essentiel pour nous maintenant est de sauver les gens. On peut réparer l’équipement, mais on ne peut pas réanimer les morts.

Il existe une autre priorité : l'unité de la société, l'absence de discorde politique. Nous devons nous souvenir des pages tragiques de notre histoire. J’en suis sûr : la Russie ne pourra jamais nous vaincre sur le champ de bataille tant que les Ukrainiens maintiendront leur unité et leur force d’esprit. Si nous gaspillions notre énergie et nos forces dans des disputes politiques vides de sens les uns avec les autres, ce n'est même pas un chemin vers la défaite, mais vers la mort.

Je veux que chaque Ukrainien comprenne ceci : la Russie nous refuse à tous le droit à la vie. C'est pourquoi la défaite et la mort sont identiques. Il est désormais temps pour le pays de se transformer en un poing fort et uni. La tâche principale de l’Ukraine est de préserver l’unité, c’est l’élément principal de notre victoire.

Dmytro Chkourko

Photo : Oleksiy Bobovnikov, Département des relations publiques des Forces armées ukrainiennes

Pour toutes citation et utilisation de documents sur Internet, ouverts aux moteurs de recherche, des hyperliens au premier paragraphe vers "ukrinform.fr" sont oblugatoires. En outre, des reproductions de traductions d’articles provenant de médias étrangers ne sont possibles qu’avec un lien hypertexte vers le site ukrinform.fr et sur les sites Web des médias étrangers. Documents marqués "Publicité" ou avec une clause de non-responsabilité: "Le matériel est publié conformément à la partie 3 de l’article 9 de la loi ukrainienne "sur la publicité" n° 270/96-VR du 3 juillet 1996 et à la loi de l’Ukraine "Sur Médias" n° 2849-IX en date du 31 mars 2023 et sur la base de la Convention/facture.

© 2015-2024 Ukrinform. Tous droits réservés.

La conception de site — Studio «Laconica»

Recherche avancéeMasquer la barre de recherche avancee
Par période:
-