Ukraine : plus de 14.000 personnes déplacées dans la région de Kharkiv en quelques jours
De son côté, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) note que plus de 10.000 personnes ont été évacuées la semaine dernière de leurs villages dans les zones frontalières de la région de Kharkiv par les autorités ukrainiennes avec l’aide de volontaires et d’organisations humanitaires, ressort-il du communiqué publié sur le site de l’ONU.
Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, la majorité des personnes évacuées, qui ont dû quitter leurs maisons avec seulement quelques effets personnels, sont déjà très vulnérables et comprennent principalement des personnes âgées et des personnes à faible mobilité ou handicapées qui n’ont pas été en mesure de fuir plus tôt.
Si plus de 14.000 personnes ont été déjà déplacées dans la région de Kharkiv, « près de 189.000 autres [personnes] vivent toujours à moins de 25 kilomètres de la frontière avec la Fédération de Russie, confrontées à des risques importants en raison des combats en cours », a ajouté le Représentant de l’OMS en Ukraine, le Dr Jarno Habicht, lors d’un point de presse.
Les habitations et les infrastructures civiles sont gravement endommagées, et les habitants de toute l’Ukraine, y compris ici à Kiev, sont confrontés à des pénuries d’électricité à la suite d’attaques contre des installations électriques essentielles, a-t-il dit.
Ces mouvements de populations interviennent dans un contexte de poursuite « des attaques aériennes incessantes », prolongeant et exacerbant une « situation déjà désastreuse ». Plus de deux ans après l’invasion totale de la Russie, les bombardements et les attaques régulières continuent de faire des victimes et de détruire des habitations et des infrastructures essentielles dans tout le pays.
« La semaine dernière, la ville de Kharkiv a connu une alerte aux raids aériens qui a duré 16 heures sans interruption. En outre, les attaques contre l’infrastructure énergétique qui ont touché la population dans toute l’Ukraine sont particulièrement critiques à Kharkiv, où l’approvisionnement en énergie est déjà bien inférieur à la capacité standard, ce qui affecte les ménages, la capacité de production et l’économie», a déclaré lors d’un point de presse de l’ONU à Genève, Shabia Mantoo, porte-parole du HCR.
La grande majorité des personnes évacuées ont exprimé leur souhait de rester avec des membres de leur famille ou dans des logements locatifs et des sites collectifs à Kharkiv et de ne pas s’éloigner de leur domicile, afin de pouvoir y retourner lorsque la situation le permettra.
Face à ce regain de tension, le HCR craint que les conditions à Kharkiv - la deuxième plus grande ville d’Ukraine, qui accueille déjà quelque 200.000 personnes déplacées - ne deviennent encore plus difficiles si l’offensive terrestre et les attaques aériennes incessantes se poursuivent. Cela pourrait contraindre de nombreuses personnes à quitter Kharkiv pour des raisons de sécurité et de survie, en cherchant une protection ailleurs.