La police ouvre une enquête après des violences et la destruction d'un camp de roms à Kyiv (vidéo)

La police ouvre une enquête après des violences et la destruction d'un camp de roms à Kyiv (vidéo)

Ukrinform
De nombreuses réactions de groupes de défenseurs des droits de l'Homme et de la population ont fait suite à l'attaque le week-end dernier d'un camp de roms par un groupuscule nationaliste à Kiyv. La diffusion d'une video de l'attaque sur internet a poussé la police à ouvrir une enquête judiciaire.

Cette déclaration a été faite par la police municipale de Kyiv dans un communiqué sur son site internet :

"Le département d'enquête du Département de police de Holosiivskyi, après les premières investigations, a entamé une procédure pénale en vertu de l'art. 161 (Violation de l'égalité des citoyens en fonction de leur race, nationalité ou attitude à l'égard de la religion) et de l'alinéa 2 de l'art. 296 (Hooliganship) du Code pénal de l'Ukraine. Les policiers ont ouvert une enquête et […] demandent aux témoins de l'incident de se tourner vers la police métropolitaine pour témoigner.", peut-on lire dans le communiqué.

Lire aussi : La police s'est justifiée face aux polémiques liées à la destruction d'un camp de Roms à Kyiv

Sur la vidéo, publiée par le média en ligne LB.ua le 25 avril et visionnée près de 200 000 fois en 24 heures, on peut voir des individus masqués courir après des personnes qui semblent être les occupants du camp, dont des femmes et des enfants, en jetant des pierres et utilisant des bombes lacrymogènes pour les disperser.

Dans un premier temps, malgré plusieurs communiqués diffusés par des groupes des droits de l'Homme (en anglais), la police n'avait pas réagi à l'attaque. Dans une interview accordée à la chaîne de télévision ukrainienne 112, le directeur de la police de Kyiv, Andriy Kryshchenko, avait déclaré le 24 avril que les forces de l'ordre n'avaient à ce jour reçu aucune plainte de violence de la part de la communauté rom après l'incident :

"La plupart des Roms sont venus ici pour un jour de commémoration et sont partis. Oui, ils ont laissé derrière eux beaucoup d'ordures, mais les ordures ont été brûlées ... Autant que je sache, samedi, quand les ordures ont été brûlées, des représentants de l'administration du district étaient présents et il y avait des pompiers", a précisé Kryshchenko.

Suite à la diffusion de la vidéo sur internet et les réseaux sociaux, le ministre de l'Intérieur, Arsen Avakov, s'est également fendu d'un communiqué, mercredi 25 avril, sur le site officiel de son ministère (en ukrainien) :

"Attaquer les femmes, les menacer, les empoisonner avec des gaz lacrymogènes, détruire leurs biens et les traiter comme des animaux en raison de leur appartenance ethnique est une barbarie médiévale. Cela ne convient pas à un pays moderne qui cherche à se conformer aux normes européennes. La police nationale ne divise pas les citoyens selon leur appartenance ethnique. Pour nous, ils ont simplement des citoyens de l'Ukraine ", a déclaré Avakov.

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Pour information : Le 21 avril dernier, des membres de l'organisation nationaliste C14 avaient démantelé et brûlé un camp de rom installé sur la colline de Lysa Hora, à Kyiv et publié des photos de leur action sur facebook, se dédouanant de toutes violences et justifiant leur action par l'illégalité des installations. Amnesty international et des groupes ukrainiens de défense des droits de l'Homme avaient dénoncé des violences avaient été commises, notamment sur des enfants et plusieurs médias ukrainiens avaient rapporté que les objets laissés par les personnes vivant dans le camp indiquaient un départ précipité et contraint.

La police avait dans un premier temps refusé d'ouvrir une enquête malgré les photos publiées par le groupe nationaliste lui-même sur les réseaux sociaux, prétextant n'avoir reçu aucune plainte et avoir plusieurs fois inspecté les installations, qui auraient, selon elle, été quasiment vides au moment de l'incident.


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