Un forum sur la sécurité s’est tenu à Varsovie (les 5 et 6 octobre), avec la participation du ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.
En marge du forum, le chef de la diplomatie ukrainienne a accordé une interview-éclair à un correspondant d'Ukrinform, dans laquelle il a évoqué les détails de sa participation au forum sur la sécurité, les relations ukraino-polonaises et l'ouverture au dialogue avec la Hongrie.
LA PRÉSIDENCE POLONAISE DE L'OSCE ACCORDERA UNE IMPORTANCE PARTICULIÈRE AUX QUESTIONS UKRAINIENNES
– Monsieur le ministre, vous avez rencontré les ministres des Affaires étrangères polonais et lituanien dans le Triangle de Lublin. Quelles questions ont été abordées dans le cadre de ce format, quels sont les plans communs pour l'avenir ?
– Nous avons une volonté de développer le format du Triangle de Lublin. Nous voulons nous concentrer sur l'intégration européenne et euro-atlantique de l'Ukraine, c'est-à-dire faciliter ce processus. Deuxièmement, nous voulons attirer l'attention sur la situation au Bélarus et, troisièmement, sur la situation de la sécurité énergétique à travers le prisme de Nord Stream-2. Nous souhaitons également promouvoir activement les contacts humains entre nos pays. Par conséquent, la dimension jeunesse du Triangle de Lublin fonctionnera. Il s’agit de divers programmes pour aider les jeunes.
Il est également prévu d'agrandir le Triangle de Lublin pour réunir non seulement les ministres des Affaires étrangères, mais aussi les premiers ministres et d'autres ministres.
– La situation à la frontière avec le Bélarus a-t-elle été discutée dans le cadre du Triangle de Lublin ?
– Oui, nous nous sommes informés de la situation, car nous avons tous une frontière commune avec le Bélarus. La seule différence entre nos situations est qu'ils ont déjà une crise migratoire créée par Loukachenko, et nous ne l'avons pas encore.
– L'Ukraine doit-elle se préparer à ce qui se passe actuellement à la frontière polono-biélorusse ?
– Je n’en suis pas sûr. Il est désormais avantageux pour les autorités biélorusses d'envoyer des migrants directement vers l'UE, sans passer par le territoire ukrainien.
– En 2022, la Pologne présidera l'OSCE et Varsovie a déjà déclaré qu'elle maintiendrait la situation sécuritaire en Ukraine sous contrôle spécial. Le ministre polonais a-t-il informé des projets de la présidence polonaise dans le contexte ukrainien ?
– Lorsque je me suis entretenu avec le ministre Zbigniew Rau cet été, nous avons parlé des préparatifs de la Pologne pour la présidence de l'OSCE, et aujourd'hui il m'a fait part de ses principales priorités. Nous sommes convenus qu'il se rendrait en Ukraine à la veille de la présidence et nous pourrions directement ajuster nos priorités. Cela dépend beaucoup de la présidence, mais il s'agit avant tout de la visibilité et de la priorité de telle ou telle question inscrite à l'ordre du jour de l'OSCE. Je suis convaincu que pendant la présidence polonaise de l'OSCE, les questions ukrainiennes recevront l'attention qu'elles méritent.
LE CONSULAT D'UKRAINE À WROCLAW APPARAÎTRA D'ICI LA FIN DE L'ANNÉE
– Comment évaluez-vous l'état actuel des relations ukraino-polonaises ? Quels sont les défis auxquels les pays sont confrontés ? Quand peut-on s'attendre à l'ouverture du consulat ukrainien à Wroclaw, étant donné le grand nombre d'Ukrainiens en Pologne ?
– Nous ouvrirons le consulat d'Ukraine à Wroclaw d'ici la fin de l'année. C'est la tâche que j'ai confiée à l'ambassadeur, et il m'a confirmé qu'elle serait accomplie. Le consul général a déjà été nommé, l'équipe est déjà là, la peinture sèche dans le bâtiment et nous ouvrons le consulat général. Il s'agit d'une promesse de créer une présence diplomatique supplémentaire pour protéger les citoyens ukrainiens, que j'ai faite à la communauté ukrainienne l'année dernière, et elle sera tenue.
En général, nous avons maintenant de bonnes relations avec la Pologne, de bons contacts ont été établis entre les présidents ukrainien et polonais. Il y a beaucoup de problèmes communs, de réussites communes. Je voudrais noter notre coordination sur Nord Stream 2. Dans ce contexte, nous agissons comme une seule équipe, et c'est trop important. Une récente réunion des premiers ministres, qui ne s'était pas réunie depuis quatre ans, a eu lieu. Ils ont parlé de l'agenda économique. La dynamique est donc très positive. Bien sûr, il y a des questions problématiques, nous n'avons pas peur d'en parler. En particulier, lors de la rencontre avec le ministre Zbigniew Rau, j'ai soulevé la question du meurtre du citoyen ukrainien Dmytro Nykyforenko. J'ai dit que même si les policiers qui avaient fait cela ont été renvoyés de la police, ce n'était pas suffisant. L'Ukraine espère qu'il y aura une enquête appropriée, que la culpabilité de chaque personne impliquée dans ce crime sera établie et que ces personnes seront tenues pénalement responsables.
J'ai reçu l'assurance de mon collègue polonais que les autorités polonaises sont prêtes pour une enquête et un procès les plus clairs possibles.