
Jean-Noël Barrot : L'Europe n'acceptera jamais un cessez-le-feu sans garanties de sécurité pour l'Ukraine
« Ce que nous voulons, c’est ce que nous soutenons, c'est le principe d'un traité de paix en bonne et due forme qui tire les leçons des erreurs du passé, en particulier celle de la période de Minsk où nous avons eu la faiblesse de croire qu'en accordant à Vladimir Poutine, si l’on peut dire, un cessez-le-feu sans garantie de sécurité sérieuse, il s’arrêterait là. Forcé de constater que ce cessez-le-feu a été violé 20 fois et qu’il n’a pas empêché Vladimir Poutine de lancer son invasion à grande échelle de l'Ukraine le 24 février 2022 », a dit M. Barrot devant le Sénat lors du débat sur la situation en Ukraine et la sécurité en Europe le 4 mars.
Il a souligné qu'il fallait bien comprendre la différence entre un accord de paix et un accord de reddition, que l'Europe ne pouvait accepter.
« La souveraineté de la France, la souveraineté de l'Europe, elle se joue aussi sur la ligne de front ukrainienne », a ajouté le ministre.
Il a également rappelé que Poutine, dans le cadre des discussions sur une potentielle trêve, continuera à jouer la carte de la légitimité des responsables politiques ukrainiens.
« Attendez-vous à ce que Vladimir Poutine conteste la légitimité de Volodymyr Zelensky, qui pourtant est un héros de guerre […] et qui a été confirmé dans sa légitimité à l'unanimité du Parlement ukrainien pour représenter les intérêts de son peuple », a déclaré M. Barrot.
En conclusion, le chef de la diplomatie française a demandé à certains députés français de ne pas reproduire la rhétorique du Kremlin, selon laquelle l'OTAN et son expansion à l'Est étaient responsables de tout cela.
Photo : Sipa/Tom Nicholson/Shutterstock