La destruction du patrimoine culturel ukrainien par la Russie discutée lors d’une réunion de l’AP de l’OTAN
Selon un communiqué publié sur le site de l’Assemblée parlementaire, le débat tenu dans le cadre de la commission sur la démocratie et la sécurité (CDS) a permis d’examiner comment des acteurs malveillants utilisent le patrimoine culturel à des fins militaires et le prennent de plus en plus pour cible. Ceci à des fins de coercition, de domination et de déstabilisation de leurs adversaires, ainsi que de « nettoyage culturel », de communication stratégique et de financement de leurs opérations.
La cheffe de la délégation canadienne auprès de l’AP-OTAN et rapporteuse spéciale de la commission sur la démocratie et la sécurité, Julie Dzerowicz, fait valoir dans son rapport que la Russie utilise le patrimoine culturel à des fins militaires dans la guerre qu’elle mène contre l’Ukraine et que les forces russes intensifient leurs attaques et ont déjà détruit partiellement ou complètement de nombreux sites revêtant une importance culturelle pour les Ukrainiens, au nombre desquels des églises, des monuments, des musées, des monuments commémoratifs et des bâtiments universitaires. La destruction de tels sites est d’autant plus manifeste dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie, puisqu’elle y est largement répandue, voire systématique.
« [La Russie] se sert du patrimoine pour, d’un côté, justifier de manière fallacieuse cette guerre qu’elle a déclenchée et, de l’autre, comme d’un objectif de guerre dans le cadre des attaques délibérées auxquelles elle procède contre ce pays voisin [...] pacifique, démocratique et souverain », indique Mme Dzerowicz.
Le rapport exhorte les Alliés à renouveler leur engagement pour qu’un terme soit mis au pillage et à la destruction du patrimoine culturel. Il dénonce expressément les actes de destruction et de manipulation perpétrés en Ukraine par la Russie et recommande d’imposer des sanctions pour les crimes commis à l’encontre du patrimoine et de les faire figurer dans les régimes internationaux de sanctions.
« Les gouvernements des pays de l’Alliance devraient systématiquement sanctionner les individus et les entités participant ou ayant participé, dans les zones de conflit, à la destruction, au pillage et au trafic illicite du patrimoine culturel », souligne le rapport.
Enfin, Mme Dzerowicz y recommande d’accroître l’assistance bilatérale apportée aux pays touchés par un conflit, afin de les aider à protéger, sauvegarder et restaurer leur patrimoine culturel. Les pays membres de l’Alliance devraient, par exemple, les aider à mesurer le risque, à contrôler les dommages et à prévoir des ressources adéquates. Ils pourraient encore leur dispenser des formations et les aider à concevoir des stratégies de relèvement postconflit dans le domaine du patrimoine culturel.