Hadja Lahbib, Commissaire européenne chargée de l'égalité, de la préparation et de la gestion des crises
L’Union européenne a des choses à apprendre de l’Ukraine en matière de préparation civile
photos 21.01.2025 12:46

Alors que la Commission européenne a dévoilé un programme d'aide humanitaire de 148 millions d'euros pour l'Ukraine, la commissaire européenne chargée de l'égalité, de la préparation et de la gestion des crises, Hadja Lahbib, s’est rendue en Ukraine dans l’objectif de renforcer les programmes européens d’assistance essentielle. La Commissaire a accordé une interview au journaliste d’Ukrinform dans laquelle elle dévoile les détails du programme de soutien, les défis humanitaires urgents dans le contexte de la guerre et les moyens d'accroître l'efficacité de l'utilisation de l'aide. Hadja Lahbib a également évoqué la perception des nouvelles menaces par les Européens ordinaires et la nécessité d'améliorer le mécanisme européen de préparation civile existant.

NOUS NOUS CONCENTRONS SUR « L'AIDE HIVERNALE »

- Aujourd'hui (13 janvier - ndlr) nous avons déjà appris une nouvelle importante concernant un nouveau paquet d'aide humanitaire à l'Ukraine de la part de l'Union européenne d'un montant de 148 millions d'euros. Et c’est en Ukraine qu’a lieu votre première visite à l’étranger en tant que commissaire européenne chargée de la gestion des crises. Quels domaines nécessitent, selon vous, la plus grande attention de la part de la communauté internationale, y compris de l’UE, en matière d’aide humanitaire à l’Ukraine au cours de la troisième année de la grande guerre ?

- Ces domaines sont nombreux. Vos besoins humanitaires sont énormes. Aujourd’hui, selon les évaluations de l’Union européenne et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, un Ukrainien sur trois, soit environ 13 millions de personnes, a besoin d’aide humanitaire. La communauté internationale doit donc maintenir l’Ukraine en tête de ses priorités humanitaires. Le fait que ma première mission à l’étranger en tant que commissaire européenne chargée de l’égalité, de la préparation et de la gestion des crises soit en Ukraine démontre notre ferme engagement à maintenir l’Ukraine à l’ordre du jour et à poursuivre notre aide dans des secteurs critiques tels que l’eau et son assainissement, la santé, la défense des droits humanitaires, ainsi que l’éducation en situations d’urgence.

Actuellement, nous nous concentrons également sur l’assistance en période hivernale. Concrètement, nous apportons un soutien financier pour que les Ukrainiens puissent acheter du carburant et du bois de chauffage pour survivre à ce troisième hiver de cette guerre terrible. C'est notre priorité. Nous mettons également l’accent sur la capacité énergétique. Grâce au mécanisme de protection civile de l’UE, nous avons livré plus de 8 000 générateurs pour la renforcer.

De plus, nous nous efforçons aussi, actuellement, de procéder à la localisation et à la transition vers un premier stade de redressement. Nous voulons aider le système de protection sociale ukrainien à devenir encore plus efficace, c’est pourquoi nous travaillons dans ce sens avec les autorités locales.

CERTAINS ENFANTS EN UKRAINE NE SAVENT PAS À QUOI RESSEMBLE UN ENSEIGNEMENT SCOLAIRE NORMAL

- Lors de votre visite, vous avez probablement vu certains aspects du processus éducatif en Ukraine. Comment pouvez-vous caractériser l’enseignement actuel, notamment dans les zones fréquemment frappées par la Russie ?

- Hier, j'ai eu l'occasion de visiter le lycée n°2 de Nizhyn dans l'oblast de Tchernihiv, où j'étais censé visiter l'ensemble de l'établissement, mais presque immédiatement, j'ai été obligée de descendre dans un abri. S’il y a quelque part une école avec un enseignement en présentiel, c’est qu’il y a un abri. Pendant la guerre, les Russes ont détruit 365 écoles, ce qui constitue une violation absolue du droit international humanitaire. Au total, 3 700 établissements d’enseignement ont été bombardés et pilonnés. Il est donc important désormais de permettre aux enfants de retourner à l’école.

Les écoliers ukrainiens ont d’abord souffert pendant deux ans du COVID-19, puis aussitôt la guerre a commencé, et elle dure depuis trois ans maintenant… Cela signifie que certains enfants ne savent même pas ce que c’est que d’aller à l’école dans un environnement normal , à quoi ressemble un enseignement normal dans une classe, et ce problème aura des conséquences à long terme. Cela confirme une fois de plus l’importance des abris pour leur sécurité, de la mise en place de nouvelles stratégies d’enseignement qui permettraient aux enfants d’aller à l’école et de poursuivre leurs études à l’université.

À Nizhyn, j’ai rencontré le vice-ministre de l’Éducation, qui a souligné la nécessité de rétablir et de maintenir un niveau élevé de l’enseignement supérieur en Ukraine. Il existe un risque de déclin à cause de la guerre, notamment en raison de la fuite des talents, elle aussi causée par la guerre. C’est pourquoi une partie de notre stratégie à la Commission européenne consiste à consacrer une part importante de l’aide humanitaire à l’éducation dans les situations d’urgence, car l’éducation n’est pas un luxe, mais un droit humanitaire fondamental que nous cherchons à protéger.

LA PRIORISATION ET LA COORDINATION SONT ESSENTIELLES DANS L’UTILISATION DE L’AIDE HUMANITAIRE

- Comment l’UE évalue-t-elle l’efficacité de l’utilisation de l’aide humanitaire déjà fournie à l’Ukraine ?

- J'ai rencontré des représentants de la société civile, des ONG, ainsi que des représentants des agences humanitaires des Nations Unies, et ils souhaiteraient tous une amélioration des mécanismes de coordination pour éviter les doublons et mieux évaluer les besoins urgents. Mais d’après ce que j’ai vu lors des réunions, il y a des progrès notables.

Nous nous concentrons sur les groupes les plus vulnérables, notamment les personnes âgées, les femmes et les filles, qui sont traditionnellement les premières victimes de la guerre. Bien sûr, je n’oublie pas ceux qui sont actuellement sur le champ de bataille – naturellement, ce sont eux qui souffrent en premier, mais de nombreux civils et personnes déplacées à l’intérieur du pays ont besoin d’aide. Parfois, les gens se retrouvent à 600 km de leur ancien domicile et ont besoin de rétablir des liens sociaux.

Dans l’un des centres de résilience que nous soutenons, j’ai rencontré une femme prénommée Tamara. Elle a 89 ans et est un véritable exemple de résilience. Chaque matin, elle va courir, elle se répète devant le miroir qu'elle est la meilleure, qu'elle va réussir. Elle paraît encore si jeune, si belle, elle se retrouve très loin de chez elle et ne sait pas quand elle pourra revenir.

Selon les estimations de l’Organisation internationale pour les migrations, près de 70 % des personnes déplacées à l’intérieur du pays n’ont pas l’intention de retourner dans leur lieu de résidence principal. Cela signifie que nous devons penser à ces personnes sur le long terme. Que ferons-nous pour eux, notamment pour les personnes handicapées ? Cette aide peut inclure l'amélioration de l'accessibilité, de leur mobilité... Les consultations gynécologiques pour les femmes des zones reculées sont également importantes. Au cours de ce voyage, j'ai visité une clinique mobile, que nous finançons également, où sont prodigués les premiers soins, y compris les consultations gynécologiques.

Les besoins sont donc énormes, il faut établir des priorités et améliorer la coordination. Ce sont les mots-clés.

Il est également important de noter que nous travaillons dans un « nexus », une sorte de chaîne, une interconnexion. Cela signifie que nous commençons par une aide humanitaire immédiate et passons ensuite au redressement rapide et à la reconstruction, en aidant les populations à acquérir une plus grande autonomie et une résilience à plus long terme.

L'UKRAINE EST LE PLUS GRAND BÉNÉFICIAIRE DU MÉCANISME DE PROTECTION CIVILE DE L'UNION EUROPÉENNE

- Quelles nouvelles initiatives ou programmes d’aide humanitaire et de protection civile l’UE compte-t-elle mettre en œuvre en Ukraine en 2025 ?

- En ce qui concerne l’aide humanitaire, nous chercherons à maintenir et à améliorer notre action humanitaire sur le terrain et à travailler plus étroitement avec les communautés. La localisation est un autre mot clé en matière de protection et de résilience.

L’Ukraine est l’un des bénéficiaires du mécanisme de protection civile de l’UE. C’est en fait ici, en Ukraine, que nous menons la plus grande opération dans le cadre de ce mécanisme.

Nous renforçons également les capacités de lutte contre les menaces CBRN (chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires) et les contre-mesures médicales. Au cours des deux dernières années, l’UE a investi 1,2 million d’euros dans le développement de fournitures médicales, principalement pour contrer les menaces CBRN. Et en tant que pays participant à notre mécanisme de protection civile, l’Ukraine a accès à ces stocks.

- Vous avez évoqué les menaces CBRN... Que faudrait-il faire pour accroître notre capacité de réaction à d’éventuelles situations d’urgence, y compris dans ces domaines ?

- Je tiens, tout d’abord, à souligner que vous faites déjà beaucoup dans ce sens. J'ai visité les installations du Service d'urgence de l'État et j'ai été vraiment impressionnée par votre capacité à être flexible et à trouver des moyens de surmonter les urgences, en améliorant constamment les approches et les divers équipements. J’ai également été impressionnée par la façon dont, par exemple, vos pompiers adaptent les spécificités de leur service aux réalités de la guerre. Nous savons que les Russes pratiquent des frappes doubles à court intervalle au même endroit, ciblant ainsi les équipes d'intervention rapide, c'est pourquoi les Ukrainiens ont développé un système robotique spécifiquement pour de tels cas. Ainsi, les sauveteurs peuvent l’utiliser à une distance plus sûre.

- Vous avez dit que la préparation de la période hivernale est un des axes de votre travail. Pouvez-vous nous parler de ce qui est fait dans ce sens ?

- L’aide est fournie sous diverses formes. Comme je l'ai déjà dit, nous fournissons des générateurs de différentes capacités, y compris les plus récents et les plus efficaces, nous envoyons du bois de chauffage et du carburant et, d'autre part, nous travaillons également au transport d'une centrale électrique entière offerte par la Lituanie à l'Ukraine. Il s'agit d'une opération unique où l'ensemble de la station est démonté et transporté par navires, car les unités sont très grandes. L’opération prendra des mois, mais la Commission travaille déjà là-dessus.

L’EUROPE N’EST PAS FATIGUÉE DE L’UKRAINE

- Chaque année, le financement international pour la réponse humanitaire en Ukraine diminue de plus en plus. Que faut-il faire pour que l’Ukraine reste présente dans l’agenda humanitaire ? D'ailleurs, si un accord de paix est signé ou si le conflit est gelé, les problèmes humanitaires ne disparaîtront pas, mais la plupart des donateurs se tourneront vers d'autres problèmes. L’Ukraine peut-elle compter sur le soutien de l’UE pour ses initiatives humanitaires après le cessez-le-feu ?

- Premièrement, il n’y a pas de coupes budgétaires de l’UE elle-même, bien au contraire. Comme vous le savez, je suis arrivée avec une importante aide humanitaire de plus de 140 millions d’euros. C'est deux fois plus que l'année dernière. Et cela signifie beaucoup. Cela signifie que nous n’allons pas abandonner l’Ukraine. Nous ne sommes pas fatigués de l’Ukraine. Et la meilleure façon d’engager la communauté internationale est de lui rappeler que ce qui se passe en Ukraine les concerne tous. Oui, vous êtes désormais en première ligne, mais nous sommes aussi des cibles pour la Russie.

Bien sûr, alors que nous ne sommes confrontés qu’à des menaces hybrides, vos soldats combattent sur le champ de bataille, luttant pour les valeurs de l’Union européenne. Je suis allée ici sur le Maïdan. Je suis bien consciente du désir du peuple ukrainien de faire partie de l’Union européenne et de vivre dans un pays démocratique. C’est l’une des valeurs fondamentales de l’Ukraine. Votre peuple veut aller dans cette direction.

Je suis très impressionnée par la rapidité avec laquelle vous avez progressé sur la voie de votre adhésion à l’UE, par votre volonté d’obtenir le statut de candidat et d’entamer les négociations. Et je suis fière de dire que c’est nous qui avons lancé ces négociations pendant la présidence belge du Conseil des ministres de l’UE, lorsque j’étais ministre belge des Affaires étrangères.

- Nous nous en souvenons!

- Et je me souviens de ce jour historique où nous avons réussi, car l’ouverture des négociations d’adhésion était une question très difficile. Après tout, votre pays est si grand, y compris en termes démographiques, mais en même temps, il offre à l’UE de nombreuses opportunités. Et c’est sous cet angle qu’il faut évaluer la situation. Et nous participons déjà au processus de reconstruction. C'est un nouveau marché pour nous. Nous devons donc penser positivement. L’enjeu est de taille, mais il s’agit essentiellement de nos valeurs et de nos principes démocratiques.

L’une de mes fonctions en tant que commissaire européenne est de garantir l’égalité, et je me souviens qu’il y a deux ans et demi, lorsque j’ai commencé ma carrière de ministre des Affaires étrangères, nous ne pouvions pas parler librement de certains sujets, notamment de la violence contre les femmes, des agressions sexuelles, etc. Mais maintenant nous pouvons discuter de ces problèmes et les résoudre ensemble, partager des expériences dans des domaines tels que la santé mentale, etc.

LES UKRAINIENS RESTENT RÉSILIENTS ET TOURNÉS VERS L’AVENIR

- Votre responsabilité est d’assurer la protection des couches les plus vulnérables de la population. Comment évaluez-vous la situation des droits de l’homme en Ukraine dans ces domaines ?

- Je vois qu’il y a beaucoup de travail à faire, mais nous ne devons pas oublier qu’une guerre est en cours en Ukraine et que les problèmes à résoudre sont nombreux. Mais, comme je l’ai déjà dit, ce sont les couches les plus vulnérables de la population qui souffrent en premier. Prenons la situation d’une personne déplacée à l’intérieur du pays et handicapée qui ne peut tout simplement pas accéder physiquement au bâtiment universitaire où elle souhaite étudier parce qu’il n’y a que des escaliers et aucune rampe inclinée. Cela limite considérablement la mobilité. Même si je comprends aussi qu’il est très difficile de prendre en compte toutes ces particularités.

Les femmes aussi ont besoin d’aide. En discutant avec la population lors d’une consultation gynécologique, j’ai appris combien il est difficile pour les femmes d’obtenir simplement un rendez-vous, de passer une IRM. Elles ne le font tout simplement pas, jusqu’à ce que leur santé se détériore de manière très significative. Mais nous savons que si le cancer n’est pas diagnostiqué à un stade précoce, il peut entraîner des conséquences dramatiques. On peut aussi citer les adolescents, qui ont toute une série de problèmes qui leur sont propres, car durant cette période de la vie, ils commencent tout juste à explorer leur identité, en essayant de choisir leur avenir.

Mais, malgré toutes les difficultés auxquelles les Ukrainiens sont confrontés, je constate qu’ils restent résilients et tournés vers l’avenir. J'ai rencontré ici une petite fille qui m’a dit qu'elle voulait devenir chirurgienne esthétique. C’est un objectif très précis, mais elle semblait vraiment déterminée à aller jusqu’au bout. À 12 ans, elle a déjà une idée très claire de ce qu’elle veut devenir. A ce propos, nous avons discuté dans l’abri... J'ai rencontré une femme âgée, Olga. Cette grand-mère a perdu son fils à la guerre et elle n’a aucune nouvelle de sa belle-fille – peut-être a-t-elle été tuée elle aussi. Alors maintenant, elle s'occupe de ses deux petits-enfants et essaie de les adopter. Les personnes comme elle ont besoin d’une aide juridique, tout comme celles qui ont quitté leur domicile en toute hâte et doivent maintenant refaire des documents perdus. L’environnement humanitaire en Ukraine est en réalité multidisciplinaire.

EN EUROPE, IL FAUT APPRENDRE AUX ENFANTS LA PRÉPARATION CIVILE

- Prenez-vous en compte les efforts de l’Ukraine en matière de protection civile et de réponse aux situations d’urgence pour les inclure dans des stratégies correspondantes au niveau de l’UE ?

- Je suis responsable de la stratégie de préparation de l’Union européenne sur la base des rapports ministériels, mais je suis sûre que l’Ukraine a des choses à apprendre à l’Union européenne en matière de préparation civile, compte tenu de ce qui se fait déjà en Ukraine.

J'ai également vu comment on apprend à vos enfants à agir et à réagir dans des situations d'urgence, par exemple lors d'incendies ou de bombardements, et je crois que les enfants de toute l'Europe doivent apprendre à se préparer, pour créer une sorte d'analogue du programme Erasmus pour les jeunes, pour les filles, comme pour les garçons, de 16 à 18 ans.

- Pensez-vous que ces cours de formation devraient faire partie du programme scolaire ?

- Je pense que cela devrait être une activité parascolaire. Cela n’a pas encore été approuvé par les éducateurs, mais cela fait simplement partie des idées que j’ai personnellement en tant que commissaire. J'ai déjà eu un échange de vues sur cette question avec les ministres polonais et français. J’en ai également parlé avec le ministre ukrainien et nous sommes convaincus que c’est ce dont nous avons besoin.

Les rapports ministériels sur la préparation civile s’appuient sur une stratégie pangouvernementale, mais ils devraient également inclure une stratégie pansociétale. Nous devons être dans la même équipe que les citoyens. Mais si vous demandez au citoyen belge moyen ce que signifie pour lui la préparation civile, il n’en aura aucune idée, car il ne sait tout simplement pas où se trouve le danger, quelle menace peut surgir demain. Mais si vous posez la même question à quelqu’un en Finlande, en Suède ou en Ukraine, bien sûr, les gens là-bas savent de quoi vous parlez.

Quelque part dans le sud de l’Europe, en Grèce ou au Portugal, les incendies de forêt sont la première chose qui vient à l’esprit. Dans d’autres régions, il peut s’agir d’inondations. Mais même si de telles situations d’urgence s’étaient produites dans le passé, les gens ont déjà oublié comment y réagir.

LA DÉSINFORMATION EST TRÈS CONTAGIEUSE

- Mais les gens sont-ils plus enclins à être conscients des réalités qui les entourent, des menaces hybrides que crée la Russie ?

- Nous avons récemment eu des élections dans l’UE, et la Belgique a également eu des élections à trois niveaux, et nous avons réalisé que nous devions mettre en œuvre ce qu’on appelle le bouclier démocratique pour protéger toutes nos démocraties des influences malveillantes. La désinformation est une menace énorme, liée aux réseaux sociaux et aux trolls qui y opèrent.

Nous voyons que la désinformation vient de Russie. Nous avons également découvert que nous avons, en Belgique, des législateurs ayant des liens avec l’extrême droite, ainsi qu’avec la Russie. Nos services de renseignement ont appris que nous avions été infiltrés par une force hostile. Cela signifie que les menaces sont partout. Elles peuvent provenir de certains médias qui cherchent à semer la confusion, à inciter les gens à une forme de protestation contre le système.

Nous nous souvenons bien que pendant la pandémie de Covid-19, la désinformation et les théories du complot ont conduit certaines personnes à penser que les vaccins étaient une sorte de poison. Lors d’une pandémie, lorsqu’une personne non vaccinée est infectée, elle propage le virus, contaminant de plus en plus de personnes. Il en va de même pour la désinformation. Les personnes qui ne sont pas formées à distinguer les faits de la désinformation les diffusent parmi les autres, les « infectant » ainsi également. La désinformation est donc très contagieuse et la « pandémie » est vraiment difficile à arrêter.

Nous devons améliorer le mécanisme de protection civile existant. Le paysage des menaces étant en constante évolution, nous devons nous adapter pour pouvoir répondre aux menaces hybrides.

Yevhen Matyuchenko, Kyiv

Photo: Volodymyr Tarasov

Pour toutes citation et utilisation de documents sur Internet, ouverts aux moteurs de recherche, des hyperliens au premier paragraphe vers "ukrinform.fr" sont oblugatoires. En outre, des reproductions de traductions d’articles provenant de médias étrangers ne sont possibles qu’avec un lien hypertexte vers le site ukrinform.fr et sur les sites Web des médias étrangers. Documents marqués "Publicité" ou avec une clause de non-responsabilité: "Le matériel est publié conformément à la partie 3 de l’article 9 de la loi ukrainienne "sur la publicité" n° 270/96-VR du 3 juillet 1996 et à la loi de l’Ukraine "Sur Médias" n° 2849-IX en date du 31 mars 2023 et sur la base de la Convention/facture.

© 2015-2025 Ukrinform. Tous droits réservés.

La conception de site — Studio «Laconica»

Recherche avancéeMasquer la barre de recherche avancee
Par période:
-