Le chef de l’humanitaire de l’ONU insiste sur la nécessite de poursuivre l’Initiative de la mer Noire

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, a insisté lundi devant le Conseil de sécurité sur la nécessité de poursuivre l'Initiative de la mer Noire, qui permet notamment l’exportation de céréales de ports ukrainiens et qui arrive bientôt à expiration.

« La poursuite de l'Initiative de la mer Noire est essentielle, de même que le réengagement des parties en faveur de son fonctionnement harmonieux et efficace. Nous appelons toutes les parties à assumer leurs responsabilités à cet égard. Le monde regarde », a-t-il déclaré lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Ukraine.

M. Griffiths a rappelé que l’Initiative de la mer Noire, qui a été signée en juillet dernier par la Russie et l’Ukraine sous l’égide des Nations Unies et de la Türkiye, continue d'apporter « une contribution essentielle à la sécurité alimentaire mondiale » grâce à l’exportation de denrées alimentaires d’Ukraine et de denrées alimentaires et d'engrais de la Fédération de Russie.

Plus de 30 millions de tonnes de fret ont maintenant été exportées en toute sécurité depuis les ports ukrainiens dans le cadre de l'Initiative, dont plus de 55% vers les pays en développement et près de 6% sont allés directement aux pays les moins avancés. Cela comprend un peu moins de 600.000 tonnes de blé transportées par le Programme alimentaire mondial (PAM), en soutien direct des opérations humanitaires en Afghanistan, en Éthiopie, au Kenya, en Somalie et au Yémen, a-t-il précisé.

La dernière analyse de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indique que les prix mondiaux des céréales ont chuté de près de 20% au cours des 12 derniers mois. Le mois dernier, les prix internationaux du blé ont atteint leur plus bas niveau depuis juillet 2021, en partie grâce au mouvement continu de céréales ukrainiennes et aux grandes quantités disponibles pour l'exportation en Fédération de Russie et ailleurs.

« Cela représente un progrès indéniable, mais il reste encore beaucoup à faire. Des approvisionnements prévisibles pour les opérations d'aide alimentaire humanitaire continuent d'être nécessaires », a observé M. Griffiths, qui a noté que l'Initiative fait référence à l'exportation d'ammoniac, mais que « cela n'a pas encore été possible ».

« Au cours du mois dernier, nous avons également malheureusement constaté une réduction significative des volumes d'exportations sortant des ports ukrainiens de la mer Noire, en raison d'une dynamique de plus en plus difficile au sein du Centre conjoint de coordination et d'un ralentissement connexe des opérations », a dit le chef de l’humanitaire, ajoutant que ces dernières semaines les Nations Unies avaient engagé « des discussions intensives avec les parties à l'Initiative de la mer Noire, afin de parvenir à un accord sur sa prolongation et les améliorations nécessaires pour qu'elle fonctionne de manière efficace et prévisible ». Il a précisé que ces discussions allaient continuer dans les jours à venir.