Le Conseil de l’Europe appelle à protéger les réfugiés fuyant l'Ukraine contre la traite des êtres humains

Le Groupe d’experts sur la lutte contre la traite des êtres humains du Conseil de l’Europe (GRETA) a mis en garde contre le risque que les personnes fuyant la guerre en Ukraine soient victimes de traite des êtres humains et d’exploitation, alors que le flux de réfugiés en Europe connait sa plus importante augmentation depuis la Seconde Guerre Mondiale.

Selon le communiqué de presse du Conseil de l’Europe, publié le 17 mars sur le site officiel de l’Organisation, en moins de trois semaines, environ trois millions de personnes ont été contraintes de fuir l’Ukraine, pour se réfugier dans les pays voisins. On estime que 90% d’entre eux seraient des femmes et des enfants. La Secrétaire Général du Conseil de l’Europe a souligné la vulnérabilité des femmes et des jeunes filles aux violences sexuelles alors qu’elles tentent d’échapper au conflit, et a promis le soutien du Conseil aux États membres dans la prise en charge des réfugiés arrivant d’Ukraine.

Le flux sans précédent de personnes pose d’importants problèmes logistiques à la fois pour les institutions publiques et pour les organisations humanitaires, en particulier dans les pays limitrophes de l’Ukraine. Les organisations de la société civile sur le terrain et les journalistes ont alerté sur des suspicions de cas de traite des êtres humains affectant des réfugiés Ukrainiens.

« Selon certaines informations, des trafiquants cibleraient les enfants fuyant l’Ukraine sans parents, et beaucoup d’entre eux sont actuellement introuvables suite à l’évacuation précipitée des orphelinats et des foyers d’accueil. Dans certains pays, les ONG spécialisées dans la lutte contre la traite des êtres humains distribuent des brochures aux réfugiés, les mettant en garde contre les risques qu’ils encourent en acceptant d’être transportés et hébergés par des inconnus, et les informant des moyens de demander de l’aide ou de signaler les cas suspects aux services téléphoniques nationaux d’assistance existant pour les victimes de traite », peut-on lire dans le communiqué de presse.

Selon Helga Gayer, présidente du GRETA : « Les responsables publics et les organisations de la société civile dans les pays accueillant des réfugiés ukrainiens doivent être vigilants face aux risques de traite des êtres humains et d’exploitation. Des mesures urgentes doivent être prises pour renforcer la coordination aux frontières et dans les structures d’accueil, ainsi que pour garantir le recensement précis des réfugiés et leur accès aux documents nécessaires, aux permis de séjour et aux services essentiels ».

Le Conseil de l’Europe souligne que le GRETA continue de surveiller l’application de la Convention du Conseil de l’Europe contre le trafic d’être humain afin de s’assurer que les États parties à la Convention remplissent leurs engagements pour prévenir et lutter contre la traite des êtres humains.

kh