Le Pape François et Rafael Grossi ont discuté de la situation de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia
Le Pape François a reçu jeudi 12 janvier le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, en visite au Vatican. Ils ont discuté entre autres de la situation de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia.
Selon Rafael Grossi, la sécurisation des installations nucléaires en Ukraine est devenue urgente, indispensable. « Depuis ma visite en septembre dernier, j'ai pu établir une présence continue de l'Agence à Zaporijjia. À l'heure actuelle, mon engagement consiste à parvenir à un accord politique entre Moscou et Kyiv, afin de garantir une zone de protection et de sécurité nucléaire autour de la centrale », a-t-il fait savoir.
Le directeur de l’AIEA a salué le soutien apporté par le Pape à une approche multilatérale dans les grandes crises internationales. « Le soutien du Saint-Siège est fondamental car il souligne l'importance en termes de paix, avec une voix universelle comme l'est celle du Saint-Père, et en particulier dans ce conflit en Ukraine, qui est un conflit en Europe mais qui est aussi un conflit qui implique les chrétiens du monde entier. L'écoute de la voix du Saint-Père est indispensable: c'est pourquoi le directeur général de l'Agence se retrouve dans les orientations du Saint-Père, parce qu'il est catholique mais aussi en raison de la force réelle dans le monde de cette voix en ce temps de guerre », a-t-il indiqué dans une interview, accordée à aux médias de Vatican.
Il a souligné que les négociations concernant la situation autour de la centrale de Zaporijjia n’étaient pas faciles, car il s'agissait d'une question qui comporte des aspects techniques, mais aussi politiques et militaires.
« La table des négociations s'est élargie. Je ne parle pas seulement aux diplomates, aux dirigeants politiques, mais aussi aux militaires qu'ils soient généraux, colonels, ou qu'il s'agisse de toutes personnes ayant des objectifs militaires dans une zone de combat active. Et je dois aussi le faire comprendre clairement à la communauté internationale, car pour les forces militaires de deux pays ennemis -en ce moment même- cette zone est une zone d'activité militaire intense. Mon défi est d'arriver à un point où il y a une sanctuarisation-pour le dire ainsi - de la centrale qui est considérée non pas comme un problème mais comme une solution face à d'éventuelles conséquences graves. En effet, il est clair qu'un accident nucléaire aurait des conséquences qui ne se limiteraient pas à l'un des deux États belligérants, mais à une zone géographique plus vaste et peut-être à toute l'Europe. Et pour cela, il y a l'insistance de l'Agence et de moi-même. Donc, en ce moment, on parle beaucoup des aspects territoriaux, du périmètre, qui sont les préoccupations des militaires des deux parties. J'ai fait des progrès. La semaine prochaine, je serai à nouveau en Ukraine, pour la cinquième fois depuis le début du conflit, afin de poursuivre ce cycle de négociations. Après cela, ce n'est pas confirmé, mais je pense qu'il est possible d'aller en Russie également », a-t-il ajouté.
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