Guerre en Ukraine : des experts de l’ONU et d’organisations partenaires soulignent l’importance de la liberté d’information
« Nous rappelons que c'est précisément en temps de guerre et de conflit armé que le droit à la liberté d'expression et au libre accès à l'information doit être vigoureusement défendu, car il est essentiel à la promotion d'une paix durable, à la compréhension de la nature du conflit et à la reddition des comptes », déclarent dans un communiqué commun ces experts des Nations Unies, de la Commission africaine des droits de l'homme, de la Commission interaméricaine des droits de l'homme et le Représentant sur la liberté des médias de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Premièrement, ces experts se disent « profondément préoccupés par la sécurité des journalistes, des professionnels des médias et du personnel associé en Ukraine, qui effectuent leur travail dans des conditions sans précédent et sont désormais exposés à un risque très élevé ».
Selon de nombreuses informations, des journalistes sont pris pour cible, torturés, kidnappés, attaqués et tués, ou se voient refuser un passage sûr depuis les villes et les régions assiégées. « De telles actions sont odieuses et doivent cesser immédiatement. Nous rappelons qu'en vertu du droit international humanitaire, pendant les conflits armés, les journalistes sont considérés comme des civils et doivent être protégés en tant que tels. Une attaque visant à tuer, blesser ou enlever un journaliste constitue un crime de guerre », déclarent les experts.
« Les responsables d'attaques directes ou aveugles contre des civils, y compris des journalistes, doivent être tenus pour responsables et traduits en justice », ajoutent-ils. « Des mesures doivent également être prises pour retrouver les journalistes portés disparus, déterminer leur sort, fournir une assistance appropriée et faciliter leur retour dans leurs familles. Les États ont le devoir et l'obligation de protéger et de garantir les droits humains, de mener des enquêtes efficaces et de garantir des recours et des réparations efficaces ».
Deuxièmement, les experts se disent alarmés par les informations selon lesquelles les médias ukrainiens et l'Internet pourraient être intentionnellement ciblés par les forces russes dans le but de perturber l'accès à l'information, notamment au moyen de cyberattaques.
« Il est essentiel de veiller à ce que les Ukrainiens aient un accès continu à l’Internet, à la radiodiffusion et à d'autres moyens de communication. Nous appelons à l'adoption de toutes les mesures possibles pour protéger les médias, les organisations médiatiques et l'Internet contre les attaques et les prises de contrôle hostiles », déclarent les experts, qui appellent également à un soutien accru de la communauté internationale pour assurer la pérennité des médias en Ukraine.
« Les initiatives permettant aux journalistes et médias ukrainiens en exil de poursuivre leur travail professionnel doivent également être soutenues de manière durable et adaptée aux conditions exceptionnelles auxquelles ils sont confrontés », disent-ils.
Troisièmement, les experts soulignent que la propagande en faveur de la guerre et la haine nationale qui constitue une incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence sont profondément préjudiciables et interdites en vertu de l'article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Ils appellent la Fédération de Russie « à s'abstenir immédiatement de ces pratiques illégales ».
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