Guerre en Ukraine : Au moins 5,6 milliards de dollars sont nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires
L’essentiel du plan d’intervention humanitaire pour l’Ukraine – 3,9 milliards de dollars – est destiné au Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), qui vise à aider plus de 11 millions de personnes en acheminant des fonds via plus de 650 organisations partenaires, ressort-il du communiqué publié sur le site de l’ONU.
L’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), quant à elle, recherche 1,7 milliard de dollars pour aider quelque 4,2 millions de réfugiés qui ont fui vers 10 pays d’accueil en Europe orientale et centrale.
La majeure partie de l’aide sera destinée à la Pologne, principal pays d’accueil en Europe de l’Est, et à la Moldavie par où transitent de nombreux réfugiés. En janvier, environ 4,9 millions d’Ukrainiens s’étaient enregistrés au titre du régime de protection temporaire de l’Union européenne ou de régimes comparables, selon l’ONU.
« Près d’un an après, la guerre continue de faire des morts, des destructions, et à une échelle effarante », a déclaré le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths. « Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour atteindre les communautés les plus difficiles à atteindre », a-t-il ajouté.
La situation humanitaire en Ukraine s’est rapidement détériorée en 2022, après que l’invasion du pays par la Fédération de Russie a transformé huit années de conflit dans l’est du pays en une guerre de grande ampleur. Quelque 40% de la population ukrainienne a désormais besoin d’aide humanitaire et de protection.
La guerre a également contraint de nombreuses personnes à fuir l’Ukraine, entraînant une crise humanitaire d’une ampleur que l’Europe n’avait pas connue depuis des décennies. La dévastation et les destructions ont été stupéfiantes. « La souffrance du peuple ukrainien est loin d’être terminée - il continue d’avoir besoin du soutien international », a fait valoir le chef d’OCHA.
Sur un autre plan, l’ONU affirme que des groupes humanitaires ont aidé près de 16 millions de personnes en Ukraine l’année dernière, y compris dans des zones non contrôlées par le gouvernement de Kyïv. Plus d’un tiers d’entre eux ont reçu une aide en espèces, ce qui peut aider à soutenir l’économie nationale en difficulté.
De plus, « la réponse des pays d’accueil à la situation d’urgence en Ukraine a été remarquable », selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Plus de 1,1 million de personnes ont reçu un soutien pour accéder à une protection, ainsi que plus de 609.000 enfants qui ont bénéficié de services de protection de l’enfance.
« L’Europe a prouvé qu’elle était capable d’une action collective audacieuse pour aider les réfugiés », a affirmé le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, demandant « un soutien international continu […] jusqu’à ce que les réfugiés puissent rentrer chez eux en toute sécurité et dignité ».
Par ailleurs, les agences onusiennes soulignent que la guerre « a profondément affecté l’accès aux moyens de subsistance et perturbé le marché, en particulier dans le sud et les oblasts de l’Est. »
Dans le même temps, les vivres et biens essentiels sont « encore largement disponibles » dans la plupart des zones sous le contrôle de Kyïv, mais « sont difficiles à payer pour beaucoup de gens sans espèces ou sans assistance ». Ils sont en outre « beaucoup plus difficiles à obtenir dans les régions subissant un bombardement constant ».
Plus largement, les efforts conjoints et le soutien continu aux deux plans d’intervention permettront aux partenaires à l’intérieur de l’Ukraine et des pays d’accueil des réfugiés d’atteindre des millions de personnes avec des services de protection. « Nous étions relativement bien financés l’année dernière », a fait valoir M. Grandi. « L’appel pour les réfugiés a été financé à plus de 70% – pas au total, mais assez bien. Nous comptons sur cela pour durer ».
Mais cet appel conjoint intervient alors qu’une série de crises à travers le monde, notamment sur le continent africain, ont mis à rude épreuve la générosité des pays donateurs. « Bien sûr, ce n’est pas la seule crise au monde », a précisé M. Grandi, relevant qu’il y en a beaucoup d’autres qui le méritent.
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