Un journaliste ukrainien tué par un sniper russe dans la région de Kherson
Bohdan Bitik est devenu le neuvième journaliste tué en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, le 24 février 2022. Selon l’ONG, Reporteurs sans frontières, il s’agit clairement d’un crime de guerre.
« Dans la nuit du 26 au 27 avril, une fois que les armes russes se sont tues, les forces armées ukrainiennes ont pu récupérer le corps du journaliste ukrainien Bohdan Bitik, qui gisait depuis plusieurs heures sur le pont Antonivsky près de Kherson. C’est bien une balle qui a fauché le journaliste ukrainien qui ne portait pas de gilet pare-balle mais qui était clairement identifié par un vêtement portant l’inscription PRESS, visible de loin », indique le RSF dans leur rapport.
Selon Jeanne Cavelier, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF, attaquer délibérément un journaliste dans un conflit est un crime de guerre selon le droit international. « La mort de Bohdan Bitik rappelle cruellement que les forces armées, contrairement à leur obligation d’assurer la sécurité des civils, dont les journalistes, s’en servent, au contraire, comme cible. Nous présentons nos sincères condoléances à la famille du journaliste tué et poursuivrons nos actions auprès de la justice internationale afin que ce crime ne reste pas impuni », a-t-elle déclaré.
Âgé de 46 ans, Bohdan Bitik était un journaliste de Kyiv qui collaborait régulièrement avec plusieurs médias italiens couvrant la guerre en Ukraine. À Kherson, il accompagnait, en tant que preneur d’images, le correspondant de La Repubblica, Corrado Zunino, avec lequel il avait déjà effectué cinq missions. Avant l’attaque, les deux journalistes étaient en reportage dans cette ville qui avait été libérée plusieurs mois plus tôt. Victime de la même attaque, Corrado Zunino, équipé d’un gilet avec l’inscription PRESS, a été blessé à l’épaule et transporté à l'hôpital d’Odessa.
RSF a d’ores et déjà déposé sept plaintes devant la Cour pénale internationale et auprès du procureur général d'Ukraine, pour 44 exactions commises sur le territoire ukrainien qui impliquent plus de 100 journalistes et 11 tours ou infrastructures de radio-télévision.