Alexander Vershbow : "Il y a beaucoup de preuves de l'implication russe dans le Donbass"
L'ancien secrétaire général adjoint de l'OTAN a fait cette déclaration lors d’une interview à l’antenne de la radio Echo de Moscou :
"Comme l'OTAN ne protège pas directement l'Ukraine, il est de son devoir de soutenir le pays qui se protège lui-même. Les Javelins sont des armes défensives. Ils ne peuvent pas être utilisés pour mener une agression. Vous ne pouvez pas capturer un territoire avec. Par conséquent, ils sont également un outil de dissuasion. En d'autres termes, c'est un signal à la Russie que si les nombreux chars qui sont situés dans le Donbass sont utilisés pour s'emparer du plus de territoire ukrainien que possible, le prix à payer sera plus élevé".
Selon Vershbow, bien que beaucoup de chars dans le Donbass n'ont pas de signalétique russe, leur provenance est connue. En fait, le problème de l’implication russe dans le Donbass concerne principalement la présence d’une mélange d'officiers russes et de généraux vétérans de nombreuses guerres :
"Il y a beaucoup de preuves que la Russie est impliquée [dans le conflit dans le Donbass]. Il y a même des cérémonies officielles où Poutine remet des décorations à des généraux censés venir de Louhansk. Par conséquent, d'un point de vue juridique, peu importe la manière dont vous le masquez, cela reste une agression", a déclaré le diplomate américain.
Il a également ajouté que l'un des grands succès de la propagande russe est qu'elle avait réussi à persuader certaines personnes en Occident que ce conflit était une conséquence de confrontations et de problèmes internes à l’Ukraine :
"Cette guerre aurait pris fin il y a longtemps si la Russie ne soutenait pas les séparatistes avec son commandement militaire et ses armes", a résumé Vershbow.
A propos de la Crimée, l'ancien secrétaire général adjoint de l'OTAN a déclaré que la Russie était tenue de la restituer à l’Ukraine mais que cette question ne se posait malheureusement que sur un long terme et que la priorité était au Donbass :
"A long terme, elle [la Crimée] sera restituée à l’Ukraine, tout comme les Etats baltes sont devenus indépendants après 50 ans d'occupation. Par conséquent, je suggère de commencer avec le Donbass [...] Mais n'oublions pas la Crimée. Les sanctions liées à la Crimée peuvent rester en vigueur pendant longtemps. La plus grande partie du paquet de sanctions est associée au Donbass mais nous auront la possibilité d’ouvrir un nouveau volet", a t-il conclu.
kh